MOUNIR FATMI
منير فاطمي
Save Manhattan
source: mounirfatmi
Le projet Save Manhattan est une réflexion sur les attentats du 11 septembre 2001. Il se compose de trois éléments distincts, Save Manhattan 01, Save Manhattan 02 et la version finale de Save Manhattan 03, présentée pour la première fois lors de la biennale de Venise 2007. Save Manhattan 01, 2003-04, était construite avec de nombreux livres écrits suite aux événements du 11 septembre, à l’exception de deux exemplaires du Coran. Les livres étaient disposés sur une table de façon à ce que leur ombre projetée sur le mur dessine la ligne d’horizon de Manhattan telle qu’elle était avant le 11 septembre. Les deux exemplaires du Coran recréent ainsi l’image spectrale des tours jumelles.
En 2005, Mounir Fatmi a réalisé Save Manhattan 02. Cette installation se compose de cassettes VHS empilées sur une plate-forme posée à même le sol. Les cassettes VHS, un élément récurrent dans l’œuvre de l’artiste, sont également disposées de manière à rappeler l’horizon de Manhattan avant la tragédie, même si cette installation ne comporte pas d’ombre portée. Save Manhattan 02 est une structure dépouillée en noir et blanc. On peut voir dans l’utilisation les cassettes une réflexion sur la frénésie des médias et la dureté des images diffusées en boucle après les événements. Cette œuvre cherche pourtant à commémorer l’attitude des médias et à évoquer les moments de silence entourant le chaos, amplifié par l’action des chaînes de télévision et les journaux du monde entier.
Save Manhattan 03, Architecture Sonore est l’élément final de cet ensemble. Alors que les deux premières versions utilisaient livres et cassettes VHS, cette installation utilise le son comme élément essentiel à travers quatre-vingt-dix haut-parleurs de tailles et de formes différentes disposés sur le sol. Ce concert de bruits provient de sons réels qui reflètent le brouhaha de la vie urbaine : des klaxons, des crissements de pneus, le métro, des accidents de circulation mais aussi de sons fictifs car extraits de films d’action hollywoodiens. Ces sons synchronisés sont divisés en trois boucles sonores qui correspondent alors à l’architecture des haut-parleurs. Cette œuvre donne une image forte de la ville de New York, présentée comme un corps qui vit, qui respire, qui souffre et qui est capable de résister même aux événements les plus catastrophiques.
Une lumière projetée sur l’installation dessine une ombre nette de la ligne d’horizon de Manhattan telle qu’elle était avant le 11 septembre. Le spectateur pénètre dans cet espace et passe devant la lampe, il contribue ainsi à former partie de l’installation et par là, à s’introduire dans un épisode de l’histoire. Cette œuvre est caractérisée et développée à partir de cette nouvelle culture, elle-même issue des expériences et des événements récents. Personne ne peut regarder cette installation avec les mêmes yeux qu’avant, car nous sommes tous les héritiers d’un monde de l’après 11 septembre.L’histoire racontée par l’œuvre peut s’interpréter comme notre « Cheval de Troie » contemporain, à travers la subtile manière dont l’ombre rend cette structure intangible, tangible.
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source: mounirfatmi
The project Save Manhattan is a reflection on the disaster of September 11, 2001. It consists of three separate pieces, Save Manhattan 01, Save Manhattan 02 and the final version Save Manhattan 03 which is being presented for the first time at the Venice Biennial in 2007. Save Manhattan 01, 2003-04, was composed of a variety of books all of which were written following the events of September 11th, except for the two copies of the Koran. The books are arranged on a table such that a light projected from a distance, creates a harsh outline of the pre 9/11 Manhattan skyline against the wall behind. The two books of the Koran create the spectral image of the twin towers.
In 2005, Mounir Fatmi realized Save Manhattan 02. This installation consists of empty VHS tapes that are stacked on small platform which rests on the floor. The VHS tapes, a common motif in Fatmi’s work, are also arranged to suggest the skyline before the tragedy however, with this piece there is no cast shadow. Save Manhattan 02 is a simple structure of black and white, and while in one sense the tapes can be read as a reflection of all of the frenetic media and harsh imagery the public watched repeatedly after the events, this work essentially seeks to represent a memorial to the media and evoke a moment of silence surrounding all of the chaos which was magnified on every TV station and newspaper around the world.
The final piece in this series is Save Manhattan 03: Sound Architecture. Whereas the first two versions used books and VHS cassettes, this installation utilizes sound as the essential element along with ninety speakers in varying shapes and sizes which are arranged on the floor. This concert of noise is built up from real sounds that reflect the congestion of city life: horns, screeching tires, the subway and crashing cars, and also fictional sounds of explosions that were extracted from dozens of Hollywood blockbuster movies. The synchronized sounds are looped in three parts which then correspond to the architecture of speakers. This work presents a strong image of New York City. It presents the city as if it were a body that breathes, that lives, that suffers and that which is capable of resisting even the most catastrophic events.
A light is projected to create a sharply defined shadow of the pre-9/11 skyline of Manhattan. Here the viewer enters into the space and passes in front of the light, thereby becoming a part of the installation and as such they have inserted themselves into a part of history. This work is determined and constructed by this newly found culture, events and experiences. One cannot regard this installation with the same eye as before because we are all the heirs of a post September 11th world. The story told through this work can be interpreted like the Trojan Horse of our times, through the subtle manner in which the shadow briefly renders this intangible structure, tangible.
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source: mounirfatmi
Né en 1970 à Tanger, vit et travaille entre Paris et Tanger.
mounir fatmi construit des espaces et des jeux de langage. Son travail traite de la désacralisation de l’objet religieux, de la déconstruction, de la fin des dogmes et des idéologies. Il s’intéresse spécialement à l’idée de la mort de l’objet de consommation. Cela peut s’appliquer à des machines photocopieurs, des câbles d’antennes, des cassettes VHS, une langue morte ou à un mouvement politique. Ses vidéos, installations, peintures ou sculptures mettent au jour nos ambiguïtés, nos doutes, nos peurs, nos désirs. Ils pointent l’actuel de notre monde, ce qui survient dans l’accident et en révèle la structure. L’œuvre de mounir fatmi offre un regard sur le monde à partir d’un autre angle de vue, en refusant d’être aveuglé par les conventions.
Son travail a été présenté au sein de nombreuses expositions personnelles, au Migros Museum für Gegenarskunst, Zürich, au Musée Picasso, la guerre et la paix, Vallauris, au FRAC Alsace, Sélestat, au centre d’art contemporain le Parvis, à la Fondazione Collegio San Carlo, Modena.
Il a participé à plusieurs expositions collectives au Centre Georges Pompidou, Paris, Brooklyn Museum, New York, Museum Kunst Palast, Düsseldorf, Mori Art Museum, Tokyo, Museum on the Seam, Jerusalem, Moscow Museum of modern art, Moscou, Mathaf, Arab Museum of Modern Art, Doha, ainsi qu’à la Hayward Gallery, Londres.
Ces installations on été sélectionnées dans le cadre de plusieurs biennales, la 52ème et la 54e Biennale de Venise, la 8ème Biennale de Sharjah, la 5éme et la 7éme biennale de Dakar, la 2ème Biennale de Séville, la 5ème Biennale de Gwangju, la 10ème Biennale de Lyon.
Il a reçu plusieurs prix dont le prix de la Biennale du Caire, en 2010. Le Uriôt prize, Amsterdam, ainsi que le Grand Prix Léopold Sédar Senghor de la 7ème Biennale de Dakar en 2006.
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source: mounirfatmi
Born 1970, Tangier, Morocco, lives and works between Paris and Tangier.
mounir fatmi constructs visual spaces and linguistic games.His work deals with the desecration of religious object, deconstruction and the end of dogmas and ideologies. He is particularly interested in the idea of death of the subject of
consumption. This can be applied to antenna cables, copier machines, VHS tapes, and a dead language or a political movement. His videos, installations, drawings, paintings and sculptures bring to light our doubts, fears and desires. They directly address the current events of our world, and speak to those whose lives are affected by specific events and reveals its structure. Mounir Fatmi’s work offers a look at the world from a different glance, refusing to be blinded by the conventions.
mounir fatmi’s work has been shown in numerous solo exhibition, in the Migros Museum für Gegenwarskunst, Zürich, Switzerland, at the PIcasso Museum, war and peace, Vallauris, at the FRAC Alsace, Sélestat, at the Contemporary Art Center Le Parvis, at the Fondazione Collegio San Caro, Modena.
He participated in several collective shows at the Centre Georges Pompidou, Paris,The Brooklyn Museum, New York, Museum Kunst Palast, Düsseldorf, Mori Art Museum in Tokyo,
Museum on the Seam, Jerusalem, Moscow Museum of Modern Art, Moscow, Mathaf Arab Museum of Modern Art, Doha and the Hayward Gallery, London.
His installations have been selected in biennials such as the 52nd and 54th Venice Biennial, the 8th biennial of Sharjah, the 5th and 7th Dakar Biennial, the 2nd Seville Biennial, the 5th Gwangju Biennial and the 10th Lyon Biennial.
Mounir Fatmi was awarded by several prize such as the Cairo Biennial Prize in 2010, the Uriöt prize, Amsterdam and the Grand Prize Leopold Sedar Senghor of the 7th Dakar Biennial in 2006.