PHILIPPE MÉNARD
COMPAGNIE NON NOVA
P.P.P.
source: youtube
Refrigeradores – robôs gigantes, malabares e teto de gelo compõem instalação que se desfaz durante performance. A turnê passa por São Paulo (17 e 18/04) no SESC Santana e Rio de Janeiro (20 e 21/04), no teatro Oi Casa Grande. P.P.P integra o módulo circulação do Festival de Circo do Brasil, que indica a montagem de maior destaque no evento para se viajar pelo país. A turnê tem o patrocínio da Oi e é apoiada por Culturesfrance e consulados da França nas três cidades.
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source: blognationmultimedia
Compagnie Non Nova has been making ice at the black box theatre in Chulalongkorn University since Wednesday, in preparation for the Asian premiere of their visual theatre P.P.P. (not three tongues wagging but “Position Parallèle au Plancher”), in which ice, plenty of it, plays a pivotal role. Maybe that’s why it’s in the newest theatre in town, testing its air-conditioners perhaps.
“It is like being underground. Cold air, drips of water falling from the ceiling; an impression of darkness and space. On the stage [Compagnie Non Nova’s founder and artistic director] Philippe Ménard is sitting on a large clouded block of ice; she is thin, huddled over, wearing a coat and lumberjack’s hat. Above the stage large spheres of ice hang in ranks, bright and alive.”
“We sit in silence until the first sphere falls and shatters on the floor, throwing out a flower of dust and shards. It startles Philippe, rouses her, and begins a journey through a disintegrating world.”
“She licks a ball of ice, tentatively, then stuffs it into her mouth and crunches through it like a starving animal. She walks a flat-footed, hobbling walk, and is very old. She juggles balls of ice and lets them fall, then throws them down, young and angry and elated.” Phia, as she prefers to be called, has juggled many objects including cacti and tyres, after studying this art with a German master. She says in an interview with The Nation that she discovered ice as another juggling object while performing in Bergina Faso in 2006. Amidst the 40 degree temperature she saw that ice could transform and create a movement, and she herself was then in a process of sex change. She called that moment “a revelation”, and hence P.P.P. was later born as a very personal and special show for her. P.P.P. is being staged here for the first time in Asia, before Hong Kong, Japan and Taiwan later this year, and that’s thanks to the company’s long-time friend named Stéphane Négrin, our French cultural attaché. And obviously, this is the hottest country it’s been to.
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source: liberationfr
Elle est jongleuse et dans le spectacle grâce auquel on l’a découverte, P.P.P.(Position Parallèle au Plancher), elle enterrait en quelque sorte sa vie de vieux garçon, elle la gelait. Avoir vécu «femme travestie en hommem’aura au moins permis d’observer le monde des hommes de l’intérieur». En jonglant avec de la glace (du jamais vu), en s’asseyant sur des blocs avec la hantise d’y rester collée, elle jetait ses balles qui éclataient au sol avec une épée de Damoclès au-dessus d’elle: des stalactites tombaient dangereusement des cintres. Tout un parcours en une pièce qui scotcha les spectateurs par sa qualité technique et les engagements de son auteur. «Je veux créer, explique-t-elle,simplement des pièces non didactiques pour que tout le monde ait un accès à l’imaginaire, active son imaginaire.»
Une vie qui démarre à Nantes, en 1971, avant un déménagement à Redon – de 1973 à 1990 -, au centre d’une Bretagne isolée. Son père travaille au chantier naval de la ville et sa mère est couturière. Son enfance est celle d’un fils d’ouvrier : «Un milieu solidaire qui ne fréquentait pas l’art ; des loisirs ouvriers et des vacances communes.» Philippe joue avec les filles comme avec les garçons, jeux de plein air, principalement. Avec, dès l’âge de 10 ans, l’impossibilité de savoir s’il est homme ou femme même s’il pratique des activités très masculines comme l’escalade. «J’étais alors un garçon fébrile, je ne comprenais rien au trouble qui, déjà, me travaillait.» Aucune chance à Redon de rencontrer un artiste contemporain. Il devient étudiant en microtechnique, amené à manipuler des instruments de chirurgie, «un choix cul-de-sac des conseillers d’orientation». A 18 ans, revenu à Nantes, c’est le premier déclic. Il voit Welcome to Paradise de Bouvier/Obadia. «Ce fut un moment de grande perdition, je ne savais plus où je devais aller.» Et puis, la rencontre avec le jongleur Jérôme Thomas va tout accélérer, via son solo Extraballes.
«Ce fut l’effondrement dans le fauteuil. Je me suis dit que c’était la première fois que je vivais quelque chose. Le lendemain, mon frère m’apprenait à jongler, puis j’ai suivi pendant dix ans les enseignements de Jérôme Thomas en lui faisant entière confiance et en intégrant sa compagnie.» Il s’accepte et reprend tout à zéro. «J’ai appris quoi faire de mon corps. Et Jérôme Thomas m’a entraîné dans le domaine de la philosophie, du cinéma, de la littérature.» Il crée ensuite sa propre compagnie, Non Nova, en 1998, et s’éloigne de ses guides Jérôme Thomas et Hervé Diasnas, «qui m’ont appris à marcher».
Droit comme de travers : «Très vite, raconte-t-elle, j’ai eu envie d’abandonner la question de la virtuosité pour travailler le défaut, loin du cirque et de la jonglerie, en me rapprochant de la danse, du théâtre et de la performance.» Elle parle encore de ses voyages en tournée, se demandant qu’elle était sa place devant un public non mixte au Yémen, se vivant comme spectateur au Kosovo. Au Pakistan, elle s’était rasée les cheveux, qu’elle avait longs : elle se faisait tripoter. Un soupir, un geste élégant du poignet comme pour chasser une douleur ou un ennui. Les yeux pétillent et sont pourtant pleins de tristesse. Elle penche la tête, la voix est douce, féminine, avec un zeste de masculin. Elle pourrait quitter la France sans regret : «C’est un endroit du monde qui ne m’inspire plus. La France s’est endormie.» Elle se projette sur le continent africain, le pays du conte.
«Acte érotique». La Phila, la Philippe Ménard qui ne peut pas reproduire un modèle car elle en mourrait, devise et parle de son choix de vie qui concerne autant sa vie de créatrice jongleuse et performeuse que le transgenre. «Je vois mon corps qui change tous les jours. En fait, il témoigne de mon voyage.» Elle a perdu ses copains d’enfance mais est toujours en contact avec sa famille. Oui, cela pèse et si elle était scotchée sur son bloc de glace, c’était bien sous le poids de la société hétéro-patriarcale à laquelle elle oppose «un acte érotique face à l’énormité de la pornographie». Comment résister à tant de pression sociale, surtout lorsqu’on est un adolescent qui est né juste un peu trop tard, dans les années Mitterrand ? «Je me suis construit dans le chaos le plus total, avec le sida qui touchait les hommes comme les femmes. On faisait des études et on savait que l’on ne connaîtrait que le chômage.On a connu Tchernobyl, mensonge d’Etat et destruction du monde, la chute du Mur… Evénements auxquels s’ajoute leparcours médical qui classifie les maladies psychiatriques, qui vous rend malade.» Alors, elle a réagi. Sans devenir un porte-drapeau de la trans identité, elle est bienveillante avec les autres pour déjouer leur violence, pour lever le tabou et dédramatiser la situation. Hormonée, avec quelques formes féminines, elle n’est pas encore passée à l’opération. «Je resterai, dit-elle, une femme bricolée. Même si je rentre dans une forme de transformation, mon ossature reste celle d’un homme.»
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source: rioshow
A artista francesa Philippe Ménard discute sexo e identidade através da fusão do gelo no espetáculo “P.P.P” – Position Parallèle au Plancher, que, traduzindo para o português, quer dizer: posição paralela em palco.
Uma instalação composta de três refrigeradores grandes, robôs gigantes, malabares e um teto de gelo, que derrete durante a apresentação, serve de cenário para a performance. Neste ambiente, Ménard desliza, dança, equilibra-se e faz malabarismos.
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source: lafermedubuisson
Cela fait près de vingt ans que Philippe Ménard défie les lois de la pesanteur et de la gravité. Jongleur émérite, il s’est formé auprès de Jérôme Thomas, tête de file du renouveau du jonglage en France. Dans P.P.P, il laisse de côté la grammaire de cette technique en en renversant les codes pour se confronter à une matière nouvelle : la glace, celle dans laquelle il a enfoui ses souvenirs. C’est la fonte de celle-ci qui dicte le spectacle, l’artiste n’a plus de prise car ces boules-là sont indomptables. Jongler avec la glace pour mieux saisir la métamorphose des choses et du monde… question centrale dans le travail de l’artiste car elle lui permet d’aborder un thème qui lui est cher, celui de l’identité. Dans cet univers instable, il cherche un équilibre. Celui d’un corps qui tente de défier « l’inapprivoisable » et celui de ses souvenirs de garçon et de ce corps qui se voudrait femme. Mais dès lors que faire de ce corps ? Tout au long du spectacle, Philippe Ménard se transforme. Tantôt animal tantôt diva, il se jette dans la froideur de la glace. Il nous ouvre les portes de son histoire secrète, au plus profond de l’intime. Lorsque le plateau devient une immense flaque d’eau, nous restons fascinés, notre imaginaire comme troublé face à d’incroyables métaphores visuelles.