KATEŘINA DRŽKOVÁ
PARAPHRASES: ANNA AND BERNHARD BLUME
source: arts-upinfo
Kateřina DRŽKOVÁ est une photographe à multiples facettes. Par exemple elle collecte de vieilles cartes postales par couple. Ayant découvert – sans doute en raison des retirages par l’imprimeur qui n’ont pas pris la peine de vérifier leur matrice – qu’elles ne sont jamais identiques, elle met à jour des “accidents” dans le cadrage, les personnages ou le paysage plus ou moins clair ou obscur. A partir de là la photographe tchèque pose une interrogation sur la fonction de l’image vernaculaire au service du souvenir fixé. Elle prouve une nouvelle fois l’irréalité relative du cliché photographique qui avant de décrire une réalité demeure un objet imprimé.
Dans Show(In)Rooms, redevenant photographe, elle situe ses modèles dans les cuisines, salles de bain et chambres qui jalonnent le parcours obligé de tout client qui fréquente les célèbres magasins de meubles à l’enseigne bleue et jaune (Ikéa). Ces intérieurs, qui se répètent dans le monde entier, sont là pour donner au client potentiel le sentiment que cet univers si “bien agencé” est déjà une vision du possible de ce qu’il peut espérer reproduire chez lui. On voir ainsi combien la frontière entre l’univers factice du show-room et celui de nos appartements ne tient pas à grand chose. L’illusion d’petre chez soit devient presque parfaite, si ce n’était la présence des étiquettes de prix et quelques détails incongrus. A travers ces “clones” de cuisines, de salons, de chambres à coucher l’artiste pose la question de notre rapport à nos lieux de vie, à notre capacité à les « habiter ». Elle nous interroge aussi sur la place qui demeure encore disponible à notre imaginaire et nos rêves…
Pour Katerina Srzkova la photographie est donc un départ ou un retour aux choses du quotidien. Mais afin qu’on ne tombe dans le décor. Avec ses prises, c’est le décor qui tombe sur nous même. De telles photographies, dans leur « anonymat ,» possèdent cette spécificité particulière : elles sont la matière même et l’éclat d’un secret qui se montrant ne se dit pas. Elles ne protègent plus de tout changement, de tout accès. Par leur effet-spectacle – dans le cercle clos de l’intime comme dans celui plus large du paysage – une forme ordinaire de pseudo-préservation est exclue. L’artiste provoque une rencontre décalée, différée qui – si elle reconduit le sujet vers les défilés de l’inconscient – ne lui donne plus de quoi « se défiler » devant le péril de la traversée des choses apparemment si quotidiennes, si anonymes. C’est là une sorte d’expérience “infinie” (aurait dit Blanchot) et dont Ikéa ou les cartes postales deviennent le motif comme la Sainte Victoire le fut pour Cézanne. Le but paraît pourtant “simple” il s’agit d’écrire le quotidien. Non sur, non à partir de mais de l’écrire un peu comme l’aviateur de Saint Exupéry dessinait un mouton. Il s’agit aussi de questionner ces lieux qui peu à peu deviennent intérieurs mais de manière perverse. L’artiste leur donne corps en montrant des liens qui permettent de s’interroger sur le pouvoir de l’image.
.
.
.
.
.
.
.
source: katerinadrzkovacz
This project develops creative dialogue with artworks of other contemporary artists. These visual comments are made without any prior preparation and are sort of playful performances during which we interact not only with artworks but with audience as well.
.
.
.
.
.
.
.
source: ilikethisartnet
“In this work I present a pair of found postcards that looks “totally the same” at first sight, but actually they differ in many details in the picture (a time shift of several minutes is apparent) and also on the back sides. On each postcard it is stated a different photographer; the post offices and the times when the postcards were sent are also varying.. However, the addressee is always the same person.
The pairs of postcards are open to diverse explanations of their origins and possible alternatives of their delivery.” – Kateřina Držková
“Using dozens of systematically collected postcards I reconstructed how one of the most popular destinations of Czechs in the 1970ies, the seaside resort Albena in Bulgaria, was looking like.
Based on that data I created a three-dimensional model of Albena. Thanks to the recurring architectonic elements I was able to imagine some places that were not visible on the postcards because they were not attractive enough to be shown. In my model the hidden places were marked black in contrary to the white parts showing the “most beautiful” sites.” – Kateřina Držková