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Resolution 37/7
source: djeffnet
Derrière le titre énigmatique Resolution 37/7, l’artiste fait allusion à un texte international de référence : la Charte Mondiale de la Nature, proclamée le 28 octobre 1982, 10 ans avant la conférence de Rio, sous la forme d’une résolution : la « Résolution 37/7 de l’Assemblée générale des Nations Unies ». Un groupe de réflexion avait déjà commencé à travailler sur cette résolution dès 1975, année de naissance de l’artiste. Si Djeff choisit ce document comme trame de fond pour cette performance-installation, c’est parce que la charte de la nature est un document fondateur qui consacre pour la première fois l’importance pour la survie de l’humanité de la protection de la nature et des écosystèmes. Il introduit également la notion de devoir humain dans le respect et la préservation des ressources naturelles. Lors de son vote en séance plénière de l’Assemblée générale des Nations Unies, une seule voix s’est élevée contre : celle du représentant des Etats-Unis d’Amérique, 1 voix contre 111.
L’installation Resolution 37/7 créée par Djeff est générée suite à une performance associée à un phénomène physique naturel. Elle se compose d’une centaine de bouteilles transparentes suspendues aux poutres de l’espace d’exposition : autant de bouteilles que de pays votants.
Le système de fixation est pensé dès le départ comme étant éphémère. Dans chaque bouteille, l’artiste a inséré une étiquette textile sur laquelle est imprimé un passage extrait de la résolution. Cette étiquette, tel un message dans une bouteille à la mer, est emprisonnée dans de l’eau transformée en glace à l’intérieur de la bouteille et accrochée à un fil qui la suspend à la poutre.
Sous l’effet du processus de fonte de la glace, les bouteilles vont tomber et venir s’éclater au sol. Au centre de l’installation dont le sol est jonché de débris de verre, il ne reste qu’une seule bouteille accrochée au plafond, sans message mais remplie d’un liquide sombre : le cola américain, symbole de l’hégémonie des Etats-Unis.
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source: djeffnet
Après des études en communication, Djeff se spécialise en hypermédia (Université Paris 8) et en arts numériques (Post diplôme à l’Atelier de Recherches Interactives de l’ENSAD). Il a été lauréat de la bourse « Créateur Numérique » de la Fondation Hachette en 2000 pour le roman policier interactif et génératif «Trajectoires ». Djeff est le fondateur du studio d’Entertainment digital « Dekalko ». De 2001 à 2009, il enseigne les nouveaux médias au département « Culture et communication » de l’Université Paris 8. En 2009, il devient Directeur artistique, puis en 2012 Directeur de la création, de Sciences Po Paris.
Son travail aime interroger la perception et utilise notre environnement comme terrain de jeu. Ses créations s’orientent selon 3 axes : le game play, la mobilité et les traces. Djeff se définit comme un artiste concevant des dispositifs relationnels qui décomposent les comportements humains, en gardent les traces et questionnent l’empreinte technologique de nos sociétés sur notre environnement. En détournant des objets simples de leur usage premier, il nous invite à réfléchir sur le conditionnement de notre regard et de notre appréhension du monde par la technologie.
Ses installations et vidéos sont régulièrement exposées en France (festival Emergences à Paris en 2006 et 2007, Pocket Film festival et Web Flash festival au Centre Pompidou en 2006 et 2008, festival Mal au pixel à Saint-Ouen en 2009, Nuit Blanche à Paris et Amiens en 2010, Gamerz Fondation Vasarely et festival Seconde Nature à Aix-en-Provence en 2010, festival Ososphère à Strasbourg, Play It Yourself et Hors Piste au Centre Pompidou en 2011, exposition Et op ! au Musée en Herbe et festival Parizone@dream à la Gaîté Lyrique à Paris en 2012…) et à l’étranger (festival du nouveau cinéma à Montréal en 2006, Musée de la communication à Berne en 2007, eArts festival à Shanghai et A-M-B-E-R festival à Istanbul en 2008, exposition Crossing the line à la FI :AF Gallery de New York et Laboral Ficxixon festival à Gijon en 2009, Computerspiele Museum de Berlin en 2012…).