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Aude Pariset and Juliette Bonneviot

Last Spring Summer

festival des urbaines 2012

source: inferno-magazine

Aude Pariset (Née en 1983 à Versailles, Vit et travaille à Berlin)
L’œuvre d’Aude Pariset s’étire sur toute la durée de la Biennale. L’artiste joue avec la figure fantomatique du zombie qu’elle applique à la consommation et aux questions d’obsolescence programmée. L’œuvre commence avec le vieillissement à l’air libre de pièces de tissus imprimés dont les images fragmentées sont tirées de publicités pour des produits technologiques. Elle se poursuit avec leur accrochage dans l’espace, pièce à pièce, jusqu’à créer une scène hyper-réelle habitée par des êtres vides et comme en attente : des spectres d’images incarnées par des enveloppes volatiles et usées. Aude Pariset crée ainsi un contrepoint poétique qui prend la forme d’un processus étiré dans le temps, et dans lequel une logique de consommation s’épuise peu à peu.

Juliette Bonneviot (Née en 1983 à Paris, Vit et travaille à Berlin)
Juliette Bonneviot nous raconte l’histoire assez simple d’une ménagère écologiste et des déchets qu’elle produit au jour le jour. C’est bien sûr une fiction, et toute ressemblance avec la réalité serait purement fortuite. Le personnage principal se nomme Jeune Fille Minimale et suit les stratégies environnementales en provenance des États- Unis en vue d’une réduction maximum de la production de déchets. Ces stratégies, poussées à l’extrême, donnent lieu à la mise en œuvre de résidus qui deviennent à leur tour la composante d’une installation. Passant de la fiction à la réalité, l’artiste a finalement décidé de donner une forme autobiographique à son récit, en fabriquant elle- même les résidus (bien réels) nécessaires à la réalisation de son œuvre (de fiction).
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source: lyc58-colasac-dijonfr

Après cette première phase d’échanges avec les étudiants, Aude Pariset (qui expose actuellement à la Biennale de Lyon) reviendra au lycée pour trois sessions de travail afin de produire une première oeuvre, en collaboration avec 15 étudiants, puis une seconde, plus exigeante, plus aboutie, avec une équipe plus réduite d’étudiants.

Les oeuvres et les installations d’Aude Pariset, jeune artiste française vivant à Berlin, proposent une série de jeux et de réflexions sur la circulation des images dans le monde contemporain. Artiste photographe de formation, diplômée des Beaux-arts de Paris en 2008, Aude Pariset ne produit plus ses propres images mais réalise des oeuvres et des installations (individuellement ou au sein de collectifs) qui interrogent notre rapport au foisonnement iconique de l’époque.

Son travail est un art de l’appropriation et du détournement, iconoclaste et poétique. Aude Pariset propose des pièces étonnantes où l’image banale, celle d’internet ou de notre environnement physique (un photo d’agence immobilière, le logo d’une célèbre marque de soda, etc.) est transformée en objet.

Accédant au volume, au relief, l’image “usée”, celle qu’on ne voyait plus, devient une oeuvre palpable. Le stéréotype (poster géant recouvrant de cocotiers le mur d’un bistrot, couverture d’un magazine, emoticons d’une messagerie, etc.), est alors comme revitalisé en étant “rematérialisé”. Pourtant, la pièce ainsi créée, malgré la sublimation de l’artiste, garde ironiquement la trace de ce qu’elle était originellement : un cliché…

Dans la pratique d’Aude Pariset, ce qui se joue dans ce passage de l’image galvaudée à l’objet, ce passage de la représentation “plate” (comme elle le dit justement) à son avatar en volume (en bois, en plastique, “sur des surfaces molles ou rigides”), relève à chaque fois d’une forme de magie, tient de l’émerveillement et de l’étrange. Mais pour elle, dont l’imaginaire est traversé par les figures à la fois gothiques et populaires du vampire ou du zombie, le sortilège fonctionne aussi à l’envers… Ainsi, dans certaines de ces installations, l’image plate (dans tous les sens du terme, donc) est d’abord promue au statut d’oeuvre, roulée et conservée précieusement comme une relique dans un liquide, avant d’être progressivement renvoyée à son néant, ses couleurs se modifiant et s’altèrant, le temps de l’exposition, sous l’action du liquide s’avérant finalement corrupteur…

Aude Pariset a exposé à Paris, à Lausanne ou Berlin. Elle participe actuellement à la Biennale de Lyon.