THOM BROWNE
Fall 2017 Menswear Collection
source:britannicacom
Thom Browne, (born 1965, Allentown, Pennsylvania, U.S.), American fashion designer known for his reconceptualization of the classic men’s suit. He became widely recognized for his women’s wear after U.S. first lady Michelle Obama wore one of his designs to the 2013 presidential inauguration.
Browne studied business at the University of Notre Dame, where he was a competitive swimmer. Following graduation in 1988, he moved to Hollywood to become an actor and found some success working in commercials. Though not formally trained as a designer, he left for New York City in 1997 to pursue a career in the fashion industry, first working with a tailor, then as a salesman for Giorgio Armani, and later as a designer for Club Monaco. Browne launched a line of made-to-measure menswear in 2001, and his signature soon became impeccably tailored suits in traditional navy wools and gray flannels skewed with shrunken proportions. His designs initially shocked the fashion world but soon came to lead the trend of slim-fitting menswear. Browne drew much of his inspiration from classic mid-20th-century American style and incorporated preppy details such as grosgrain trim and short trousers shown with exposed ankles.
In 2004 Browne launched his first line of ready-to-wear menswear, and in 2005 he was a runner-up for the Council of Fashion Designers of America (CFDA)/Vogue Fashion Fund, one of the top prizes for emerging American designers. The following year the CFDA named him Menswear Designer of the Year. Browne’s first women’s pieces were designed as part of his work for Brooks Brothers’ upscale Black Fleece label in 2007, and he produced his own capsule collection (a limited range of designs with a particular focus) of women’s wear that same year. During that period Browne continued to focus mostly on menswear, and he won the GQ Designer of the Year award in 2008.
Browne introduced his first full line of women’s ready-to-wear for spring 2011. Much like his menswear, the collection was a reinterpretation of classic styles with the addition of edgy, slightly subversive details: dresses, jackets, and trousers were shown in a classic American palette of red, white and navy—occasionally achieved by way of sequined ginghams and quirky mermaid prints. In 2012 he was recognized among influential American designers from across all industries with the National Design Award from Cooper-Hewitt, National Design Museum, presented to him by Michelle Obama. Browne remained largely unknown to most Americans until the first lady attended her husband’s inauguration in 2013 wearing a custom-made Thom Browne coat-and-dress combination in a menswear-inspired subtly checked navy silk foulard. Browne was again named the Menswear Designer of the Year by the CFDA in 2013 and 2016.
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source:businessoffashionbloglemondefr
NEW YORK — “Je savais juste qu’il fallait que je reste dans le business. Je suis têtu, mais je ne suis pas dingue.” Le créateur Thom Browne a expliqué à Bof le fonctionnement de sa marque, en équilibre entre création et commercialisation. “La mode est un business. Aussi créatif que vous vouliez être, vous devez toujours vous considérer comme un chef d’entreprise. Il doit y avoir du commercial dans tout ce que vous faites.”
Thom Browne comprend les deux aspects de son métier.
Il est le showman qui, pour ses défilés, attache ses mannequins à des lits qui émergent de cercueils. Pour la présentation mémorable de sa collection hommes printemps 2013, il choisit un jardin parisien pour une présentation fantasmagorique de mannequins en short, dissimulés dans des tubes argentés. La ligne femmes automne-hiver 2011 se déroule à la bibliothèque de New York, et ses modèles drapées dans une nouvelle version de robes de nonnes, sont dévêtues par des prêtres.
Thom Browne estime qu’il vend 80 à 90% des pièces de ses défilés. Le créateur qui arbore une coupe de cheveux à la précision toute militaire est plus connu pour ses costumes gris à manches et à jambes courtes inspirés des sixties et des seventies. Et pour ses blazers, ses chemises et ses tricots imprimés de discrètes rayures tricolores, devenues sa signature.
Aujourd’hui, il est distribué par 160 chaînes de détaillants. Sa collaboration avec Brooks Brothers, un grand magasin américain pour une ligne appelée Black Fleece, dure depuis maintenant sept ans. En mars dernier, il ouvre sa deuxième boutique hors Etats-Unis à Tokyo, dans le quartier d’Aoyama. Michelle Obama fait partie de ses adeptes : elle se choisit une robe et un manteau en soie jacquard dans la toute nouvelle collection femme pour l’inauguration du deuxième mandat de son Barak de mari. Pour la première fois, grâce à elle, le nom de Thom Browne sort du cercle des initiés et se répand jusque chez les chauffeurs de taxi. “Elle a mis ma ligne femmes sur le devant de la scène, et tout le monde a su que je m’occupais aussi des filles !”
Il naît en 1965, enfant au milieu de six autres, et reçoit une stricte éducation catholique irlandaise, à Allentown, ville industrielle en déclin de Pennsylvanie. Un lieu rayé de la planète mode. “Môme, je n’ai jamais pensé à la mode. Je ne savais même pas que ça existait. Quand j’allais dans les magasins, je ne me demandais pas qui avait dessiné les vêtements ni qui les avait fabriqués. Pour moi, ce n’étaient que des marchandises.”
Pourtant, une fois adulte, il puise son inspiration dans la garde-robe des enfants Browne : pantalons et vestes gris en hiver, blazers de marin et pantalons kaki pour l’été. “On trouve parfois une sensibilité issue de l’Amérique profonde dans mes collections, et parfois celle de la Côte Est. C’est comme ça que nous étions habillés, en style américain très classique.”
Quand la mode ne faisait pas encore partie de son univers, il s’intéressait “au sport et à l’école, c’est tout.” Dès l’âge de neuf ans, il passe des heures et des heures à nager. Plus tard, étudiant à Notre Dame, une fac catholique de l’Indiana, il est membre de l’équipe de natation. Pas étonnant que son travail regorge de références sportives : des trench-coats imprimés de raquettes de tennis, ou des vestes de soirée à carreaux jersey comme les maillots de foot. “Ces références apparaissent autant dans les tissus que j’utilise que dans la conception des pièces.”
Les enfants Browne sont tous devenus juristes, médecins ou businessmen. “Nos parents ont beaucoup travaillé pour que nous fassions tous quelque chose et que nous le fassions bien.” Après son diplôme, Thom part pour Los Angeles, afin de devenir comédien. Il tourne dans quelques pubs grâce à son beau corps athlétique — il reste quelque part un spot pour Motrin où il joue un coureur qui souffre d’un point de côté. Et c’est là qu’il découvre le vintage. Il lave ses costumes, les jette dans le sèche-linge puis les découpe et invente la silhouette qui deviendra sa signature.
En 1998, il renonce au métier d’acteur et s’installe à New York; en moins de deux semaines, il décroche un poste de grossiste chez Giorgio Armani. “J’avais juste besoin d’un job, et par hasard, j’en ai trouvé un dans la mode.” Il part peu après pour le Club Monaco, où il se perfectionne en dessinant des pantalons slims, des cardigans et des chemises oxford. “Ça ne m’a pas appris le design. Ça m’a appris le business.”
Ce travail le met aussi en relation avec Rocco Ciccarelli, le meilleur de tous les tailleurs, installé dans le Queens à New York, qui assemble des costumes pour le Club Monaco. C’est vers lui que Thom Browne se tourne en 2001, quand il décide de lancer sa propre marque, pour fabriquer ses cinq premiers costumes. Tous gris.
“C’est lui qui m’a pratiquement tout appris. J’ai toujours su que si je me lançais dans cette branche, les tailleurs seraient au centre de tout. Le plus important pour moi, c’est de créer des vêtements intéressants extrêmement bien coupés. Ce sera toujours à la mode.”
À l’époque, le style décontracté régnait en maître, et Browne a su trouver la faille dans cette tendance. “J’ai toujours aimé porter des vestes et des pantalons, et je voulais que des gens comme moi, qui ne trouvaient jamais ce qu’ils cherchaient, puissent les porter à nouveau. Je pensais que si j’aimais ça, je ne devais pas être le seul. C’est comme ça que tout a commencé.”
“Les costumes d’alors étaient tous taillés dans le style homme d’affaires, comme ceux que nos pères portaient. Et nous ne voulions pas leur ressembler. Je voulais proposer des vêtements de tailleur dans lesquels on pourrait se sentir aussi jeune et à l’aise qu’en jeans et t-shirts.”
Il propose tout d’abord des costumes faits sur mesure. “J’ai décidé de devenir l’emblème de mes créations. J’ai fait faire les vêtements à mes mesures, je les portais, et quand on me demandait d’où ils venaient, je répondais :si vous voulez les mêmes, je peux vous les faire.’”
Une stratégie qui a attiré l’attention, mais aux débuts, seuls les artistes ont suivi. “Pendant au moins 18 mois, aucune boutique n’était intéressée. Des journalistes, parmi les plus importants, ont reconnu qu’il se passait bien quelque chose, mais les magasins pensaient que c’était juste invendable.”
“Tout le monde m’a dit de changer, de rallonger mes vestes et de faire quelque chose pour mes pantalons. Je ne sais pas pourquoi ils trouvaient cela trop provocant, parce que maintenant c’est juste devenu un produit spécifique. Colette et Bergdorf Goodman sont les deux seuls à s’être lancés dans l’aventure. Ensuite, tout le monde a suivi.”
Depuis, Thom Browne a adopté le prêt-à-porter pour hommes et femmes, mais selon lui, il ne représente que “la moitié de ce que nous faisons. Le sur-mesure est important, parce que c’est comme ça que j’ai commencé. C’est comme ça que j’ai conçu mes premières collections, les premiers costumes que j’ai vendus. Je le dis depuis le début : j’aime le côté romanesque de vêtements cousus pour un client bien particulier.”
Il s’épanouit aussi quand ses collections saisonnières racontent une histoire. “Pour les défilés, je me place du pur point de vue du créateur, et je laisse mon côté chef d’entreprise. J’aime cet aspect créatif, parce qu’en fait, à chaque saison, il rend le commercial toujours plus intéressant. Tous les six mois, les idées avancent, et au fur et à mesure que les collections évoluent, elles aident le business à s’améliorer encore et encore.”
Quand il dessine, Thom Browne ne se sert pas de mood board. “Il s’agit directement de fabriquer des vêtements. Je fais des esquisses, de simples coups de crayon, pour définir les proportions et les faire jouer entre elles. Le résultat final apparaît parfois très tôt dans le processus, parfois plus tard. Les références de départ sont toujours assez larges. Mais l’idée la plus importante, c’est toujours de jouer avec les proportions.”
En 2009, les ventes atteignent 6,3 millions de dollars, selon les marchés, et Thom Browne cède la majorité de son entreprise aux Japonais de Cross Company. “Je savais qu’ils étaient OK dès qu’ils ont compris exactement pourquoi je faisais mes défilés, pourquoi je faisais mes collections, pourquoi je conservais l’aspect classique de mes affaires…Il n’y a jamais eu de question sur pourquoi j’agissais ainsi. Depuis, j’ai ouvert une boutique au Japon, le chiffre d’affaires a grossi, nous avons lancé des lignes d’accessoires, et je peux créer pour les femmes. Donc, au final, ça m’a permis d’en faire beaucoup plus.”
Il continue de travailler sur Gamme Bleu pour hommes du français Moncler. Et il peut également grâce au soutien des Japonais, lancer une nouvelle ligne, plus classique pour l’automne 2014, autour du fameux costume gris. Conçue pour plaire aux clients des grands magasins haut de gamme, cette nouvelle ligne inclura également des chemises, des manteaux et des cravates, avec des proportions moins directives que pour les collections saisonnières. Le premier prix pour un costume avoisinera 1600 euros, pour les chemises, 250 euros.
“Je porte des pantalons très courts, mais tout le monde n’est pas aussi radical que moi. Et ce n’est pas comme si je voulais que tout le monde le soit. La nouvelle ligne est destinée à un public plus large, peu intéressé par l’avant-garde, mais qui veut porter des vêtements extrêmement bien faits. Un client plus classique, qui a toujours aimé mes créations, tout en pensant que j’en faisais un peu trop… Et qui cherche des tenues plus appropriées pour le bureau. Cette ligne sera faite pour lui.”
Tout en élargissant son champ d’action, Thom Browne affirme : “le plus important est de rester fidèle à soi-même. Souvent, les jeunes créateurs veulent plaire à trop de gens, ou ils veulent se conformer à l’air du temps, au lieu de laisser libre cours à leur inspiration personnelle. Mais si vous voulez faire la différence et durer, vous devez vraiment vous rester fidèle.”
“Je n’ai jamais sérieusement pensé à changer quoi que ce soit, mais je me souviens m’être demandé ‘qu’est-ce que je vais devenir si ça ne marche pas !’ Dieu merci, ça a marché.”