highlike

OLEG SOROKO

Substance Numérique
La technologie paramétrique permet de générer un système auto-organisateur, c’est-à-dire d’ouvrir l’essence de l’univers comme une infinie variété de systèmes auto-organisateurs possibles. Le monde est en perpétuel processus d’auto-développement, mais ce n’est pas un chaos ni un ensemble de formes connues (cube, sphère, cylindre, à partir desquelles on peut tout construire comme le croyait Cézanne). Tout dans le monde (dans la réalité physique, biologique et autre) est dans des mouvements fluides, flexibles, fluides, accélérants et décélérants qui créent des tensions, des déchirures, des champs de force. Et ils sont incroyablement beaux (les attracteurs et les fractales sont leurs symptômes individuels) et ils existent avant la forme et après la forme. Ce n’est pas un solide ou des lignes dans un espace, mais quelque chose qui se tient avant et après l’espace.

YING GAO

Eau qui coule
Ce projet s’inspire du roman du neurologue Oliver Sacks, L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau, dans lequel il raconte l’histoire de Jimmie G, un ancien marin de 49 ans convaincu d’avoir 19 ans depuis qu’il a quitté la Marine. Choqué par son propre reflet lorsque Sacks lui tend un miroir, Jimmie revient à lui-même de 19 ans dès que son regard quitte la surface réfléchissante. Ayant perdu tout sens de la continuité temporelle, Jimmie vit prisonnier de cet instant unique et perpétuel, oscillant entre une présence au monde et une présence à soi. Tout comme Jimmie G, les vêtements évoluent entre deux états et affichent une perpétuelle métamorphose au fur et à mesure qu’ils réagissent au spectre chromatique. Ce voyage entre états opposés – de l’immobilité au mouvement – ​​ne fonctionne pas comme une dichotomie

Claire Malrieux

Climat General College des Bernardins
Se référant à l’« Hypothèse Gaïa » de James Lovelock, Malrieux transforme la figure de Gaïa en une machine climatique autonome qui affiche un espace dynamique et organique, construit selon des flux de données empruntés aux principaux modèles climatiques prédictifs. A travers différents scénarios programmatiques, l’artiste met en évidence l’influence de l’homme sur son environnement, un environnement en perpétuelle mutation dont la fin ne peut être programmée. Car si l’entrée dans l’anthropocène marque la fin d’une Terre en extension, elle marque surtout le début d’autre chose : une situation différente dans le temps et dans l’espace. Un espace où le décor est en mouvance et dans lequel l’histoire humaine s’adapte et évolue.
L’usage simultané du dessin et des algorithmes permet de visualiser des interactions et des causes à effets habituellement invisibles, de les décoder et d’en interroger les enjeux.

STEPHANIE JUNG

ستيفاني جونغ
스테파니 정
Стефани Юнг

Stephanie Jung est une photographe traitant à travers ses clichés de thèmes comme l’urbanisme, l’identité ou l’accélération. Elle parcouru les rues de nombreuses villes du Japon comme Tokyo, Shibuya ou Osaka, mais aussi d’Europe comme Berlin ou Paris à la recherche de ce perpétuel mouvement et de ce temps qui s’écoule grâce à des photographies utilisant la surimpression. Très graphiques et dynamiques, ses œuvres ne sont pas sans rappeler celle de Pep Ventosa ou de Corinne Vionnet.

Öyvind Fahlström

Packing the Hard Potatoes
« L’artiste est comme un agent, comme un espion ou un membre d’une organisation clandestine. Auparavant je pensais que je pourrais peindre à certains moments, et me distraire à d’autres. Mais dernièrement j’ai réalisé que, en tant qu’artiste, l’on n’est jamais au repos, que la chasse et la pêche continuent perpétuellement, et comme un membre de la résistance, on ne peut jamais se détendre, dès lors que l’on sait qu’on pourrait venir frapper à votre porte à tout moment pendant la nuit ». Les observations réunies dans cette anthologie forment ainsi comme autant de rapports de cette activité ininterrompue, celle d’un artiste entendu comme agent double, ou espion, tour à tour savant fou (Benway) et explorateur (Livingstone).
« Je n’ai jamais vu d’autre artiste capable, comme lui, de peindre tout en regardant la télévision », disait Pontus Hulten.