Annika Von Hausswolff
source: paris-art
Annika von Hausswolff impose en quelques traits une tension romanesque qui, arpentant les versants du tragique et de l’onirique, conforte la cohérence de tout un travail.
Depuis plus de dix ans en effet, l’artiste élabore un projet axé sur la complémentarité de la photographie documentaire et de la mise en scène photographique. Les cinq prises de vues présentées à la galerie Air 2 Paris suffisent à définir ce style qui joue tant de la frontalité sujet/spectateur que de la relation quelque peu troublante qu’entretiennent les personnages et leurs objets.
Objets ou accessoires d’ailleurs ? La théâtralité manifeste de l’œuvre tend à anéantir le réalisme de l’image pour libérer une tension teintée de perversion et d’humour. La mise en scène prend le pas sur le témoignage, le spectateur questionné sur la charge énigmatique et fantasmagorique de ces photographies n’est pas convié à participer. Les sujets de Von Hausswolff se noient ainsi dans un véritable décor.
Parmi ceux-ci, Stihl montre une jeune femme en contre-jour crispée sur sa tronçonneuse et assise devant une fenêtre recouverte par un majestueux voile blanc. Sur ce voile vient en virevolter un autre, cette fois-ci rouge. L’image concentre une violence évidente : l’association de deux de ses éléments, la tronçonneuse et le mouvement du rideau rouge produit ce sentiment d’inquiétante étrangeté que le personnage ne réduit pas par sa passivité.
Au contraire, il l’alimente. Le même mystère dans Third position où le personnage féminin se retrouve bâillonné, le corps lacéré, le pantalon baissé jusqu’aux chevilles, mélange déroutant de ferveur et d’érotisme. On y retrouverait sans se tromper la mise en scène du Martyr de Saint-Sébastien immortalisée par Mantegna au XVIe siècle. Ou bien celle d’une stratégie de séduction issue des rites sado-masochistes.
Victimes ou absents, les personnages sont toujours transparents, voire littéralement cachés. Leurs intentions potentielles sont finalement portées par les objets : les ceintures et les cordes, la tronçonneuse et le voile rouge, les couvertures ou bien même le store cassé nous en disent plus sur ce qui se joue ou ce qui s’est joué.
Perversité, fantasmagorie, brouillage de situations quotidiennes virant au burlesque : Annika Von Hausswolff nous donne une version plutôt convaincante de ce que pourrait être une icône surréaliste des temps modernes.
Dans la famille du surréalisme scandinave, nous avons également le père, la figure tutélaire de l’avant-garde nordique : Öyvind Fahlström. Il occupe la deuxième salle avec une pièce unique, Mask of Paul de 1968, détournement de la stature du pape.
Voici donc le visage du souverain pontife aux traits composés à partir d’images diverses collectées sur des revues ou des comics, le tout reporté sur des magnets. Le nez dévoile une scène probablement érotique tandis que les oreilles et l’ombre du menton reconstituent les chromos de nos vieux cours d’histoire naturelle. L’ensemble est modifiable à l’envi. A chaque présentation de l’œuvre, un nouveau sacre finalement, avant l’irrémédiable déboulonnage.
Grimé et du même coup désacralisé : le visage du pape perd de sa candeur pour gagner en attraction, en étrangeté, en fascination perverse et moqueuse. Désacralisé donc, pour être re-fantasmé : Fahlström pousse le pop jusqu’à la critique politique, la démonstration ironique du culte du pouvoir et de ses prises de positions symboliques. La gouvernance morale et puritaine aura baissé la garde (au moins cette fois) devant l’ironie mordante et un brin perverse de l’artiste.
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source: bukowskismarket
Annika von Hausswolff är en svensk fotograf och bildkonstnär född i Göteborg. Hon studerade på Konstfack i Stockholm och är verksam som lärare i fotografi på Göteborgs Universitet. Von Hausswolffs primära medium är fotografi med vilket hon utforskar ämnen som våld, hot, ensamhet och utsatthet. Hennes verk väcker motstridiga känslor som nyfikenhet och obehag.
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source: enarosdk
Since the 1990s, Annika von Hausswolff has made her mark as one of Scandinavia’s major artists. Working in a conceptual, feminist, and analytical way with the photographic medium, she belongs to the circle of young fine-art photographers who view and utilise the photograph in a new and often filmic manner. Her photographs are charged with a great deal of mystery: often very surrealistic and filled with recurring motifs and personal references. Frequently, the numerous objects and materials which she reproduces in her pictures are reminiscences of her childhood such as the recollection of her mother’s beige-coloured nylons.
Annika von Hausswolff is preoccupied with the human psyche and the way we experience our surroundings. In the main, her pictures are about perception: our experience of what we see, and the idea of being looked at. She presents sight as one of man’s most irrational, coded, and selective senses. Especially scopophobia, the fear of being looked at, is at the centre of several of her pictures. By hiding behind an object, turning their backs on us, or covering their eyes, Hausswolff’s figures avoid direct contact with our gaze.
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source: calendarartcat
Since the early 1990’s, Annika von Hausswolff has been selectively creating powerful images that defy singular interpretation. Carefully staged, her photographs present a distinct visual rhetoric that is documentary in style, surreal in essence, and rife with reoccurring motifs and personal references.
“I am the Runway of Your Thoughts,” dually titles the exhibition and a series of twenty-five photographs on view in the gallery space. Fluctuating between black and white and full-color, different focal points and angles, the prints depict a woman flying a model airplane into her open mouth. This recognizable phallic gesture confronts the viewer; a familiar image that is questioned by the active participation of the female subject. Are these images sinister and violent, or innocent and harmless? The examination of images of women and the duality of sexuality and violence are two underlying themes present throughout von Hausswolff’s work, beginning with her “Back to Nature” series, 1993. We are also reminded of the Surrealist or Dada-like collages she produced from 1999-2001, all depicting images of planes, and ”Untitled (with Bubble)” series, 1995, where von Hausswolff, as the subject, describes, “the photos are also about the creative act itself.”
Self-portraits are interspersed throughout von Hausswolff’s oeuvre. In this exhibition, “I Remember the Future of My Past With Great Expectations”, 2008, shows the artist illuminated in cool white light, facing the picture plane, holding a frosted glass panel in front of her body. Pressed slightly against it, only the tip of her head, fingers, and feet are in clear view. A straightforward image and a simple gesture, a translucent barrier resides between the viewer and the artist rendering the image dream-like and similar in affect to that of the balloons in “Attempting to Deal with Time and Space,” 1997, and the bubbles of gum. The portrait is also formally reminiscent of “To Carry One’s Door Through the Room,” 2003, and analogous to “Selfportrait in the Studio with Flashlight and Pulled Down Pants”, 2002.
Von Hausswolff also develops her imagery through use of props and objects, found in everyday milieu, as metaphors for her subjects. Three large images show aerial views of various open boxes sitting edge to edge in different configurations. Revealing their naked emptiness, the boxes exude the same melancholic unaffectedness that personifies her characters. Von Hausswolff displays physical manifestations of her objects in the sculptural works, “Esoteric Forensic,” 2008. Reminiscent of Minimalist objects, the wall-mounted window boxes are evocative expressions of the imagery in the photographs, “Now you see it, Now you don’t,” 1999, and “The Memory of My Mother’s Underwear Transformed Into a Flameproof Drape”, 2003. It is the first time that she has ever shown three-dimensional works of art in the United States.
By inventing complex meanings, provoking conflicting emotions, and creating physical boundaries, von Hausswolff’s images challenge the viewer’s interpretation and tap our curiosity. Drawing on her past, the artist continues to evolve her subject matters, leaving behind artworks that transcend time