Benjamin Sabatier
Бенджамин Сабатье
source: lespressesdureel
Artiste de l’action, Benjamin Sabatier insiste dans son approche sociale de l’art sur l’importance de la « matière » et l’implication du spectateur. Il rejoint en cela Marcel Duchamp et Joseph Beuys. Également fils spirituel de Keith Haring et du groupe Support/Surface, toutes ces influences font de son travail une œuvre singulière et détonnante.
Dans Do It Yourself de A à Z, il égrène au fil de l’alphabet les principes fondateurs de son travail. Qu’il taille des crayons pendant 35 heures, crée la structure de production d’œuvres en kit IBK sur le modèle d’Ikéa, s’empare de l’histoire ouvrière ou déploie une œuvre sculpturale marquée par une esthétique du chantier, il interroge de manière récurrente le concept de travail.
Benjamin Sabatier (né en 1977 au Mans, vit et travaille à Paris) développe de manière quasi exhaustive un concept qui place l’œuvre d’art au cœur de la réalité socio-économique contemporaine et nous interroge sur différentes caractéristiques de notre société – la standardisation, le consumérisme à tout va, l’aliénation du travail et par le travail, la répétition infinie des gestes – et la place que ces réflexions sociologiques essentielles occupent dans l’art actuel.
Peinture en kit, SAV, 2PackAge, Chantier… tous les titres de ses expositions personnelles renvoient à ces concepts fondateurs de l’entreprise et de l’économie d’aujourd’hui. Avec l’International Benjamin’s Kit (IBK), créé en 2001 par Benjamin Sabatier, l’artiste se positionne au cœur des réalités sociales et économiques qu’elle interroge. Conçue comme œuvre et comme structure, IBK se réfère autant au monde des affaires (IKEA) qu’à l’histoire de l’art (International Klein’s blue). Ainsi Sabatier crée lui aussi une œuvre avec des matériaux peu onéreux, appréhensible et accessible à tous grâce à la démocratisation des prix de ces créations « prêtes à poser », requérant parfois l’intervention du collectionneur.
En plaçant au cœur de ses créations les objets et les déchets engendrés à l’excès par nos sociétés de consommation, tels que les rouleurs adhésifs, les clous, les cartons ou les papiers d’emballage, Benjamin Sabatier poursuit d’une manière tout à fait originale, les interrogations amenées par Walter Benjamin au sujet de l’œuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité technique.