ERNESTO SARTORI
Deux Vaissaux
source: leventdesforetsorg
Ernesto Sartori loge dans l’obscurité d’un sous-bois une cellule composée de pans inclinés et colorés. Les triangles assemblés forment un jeu de cloisonnements praticables et fictionnels.
« Dans le monde imaginé par l’artiste, la complexité de l’exercice de géométrie côtoie la fantaisie des jeux enfantins. Le regard navigue sur un terrain jamais plat, et se heurte aux angles multiples et aux arrêtes aiguisées. Il glisse sur les pentes dangereuses, ou gravit les étages des modules empilés.
Ses oeuvres explorent les espaces praticables comme les zones à risques. Elles peuvent évoquer, en fonction de nos références, la mise en volume des peintures cubistes, la pixellisation ou l’atomisation à une échelle gigantesque, ou encore le passage à la 3D des livres illustrés ou des bandes dessinées. » Coline Miaihe
Né en 1982 à Vicenza, Italie. Vit à Nantes.
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source: zerodeuxfr
Natif de Vicenza (Italie) et diplômé de l’École des beaux-arts de Nantes en 2007, Ernesto Sartori développe un univers fantasmagorique dont les règles spatiales ont la précision d’une recherche scientifique. Son travail est un jeu de représentations et de constructions, la rencontre inopinée de l’architecture, des mathématiques et de la fiction : une allégorie où chacun des personnages et des visiteurs semble être à même de définir son propre rôle, selon sa propre liberté d’action. L’artiste conçoit ses sculptures en bois comme les modules d’un espace architectural plus vaste, réalise des objets aux fonctions nouvelles ou inconnues et produit des dessins aux couleurs vives qui mettent en scène des personnages dont les silhouettes seraient humaines et animales, arachnéennes, rampantes ou bondissantes.
Les sculptures d’Ernesto Sartori sont des ensembles géométriques constitués d’éléments triangulaires. Les angles sont aigus et les couleurs sont pastel. Les contrastes des formes, rythmées et travaillées, avec des teintes claires et une texture de peinture glycéro très diluée créent un équilibre intéressant et une dynamique visuelle certaine. Ces sculptures – que nous nommons ainsi en lien avec leur terre et communauté d’accueil actuelles – semblent avoir été parachutées d’une planète lointaine. Tant dans ses dessins que dans ses sculptures / architectures modulaires, Ernesto Sartori définit un angle, toujours de même degré, sur lequel son monde repose. Cet angle est celui d’une pente partout présente. « Je pourrais essayer d’expliquer rationnellement pourquoi je m’intéresse à cette pente plutôt qu’à une autre mais je préfère admettre que j’en suis tombé amoureux et considérer mon travail comme une déclaration d’amour envers elle », avoue l’artiste. Pas de plat pays en ces lieux. Le plancher des vaches est à la diagonale, ce qui pose diverses questions.
Les titres de chaque œuvre d’Ernesto Sartori nous mettent sur les pistes d’une narration plus globale. Ce sont des indices qui nous aident à identifier les codes, les habitudes des personnages et leurs relations. Mais s’agit-il d’un monde passé, futur ou parallèle ? La position rarement verticale des habitants pourrait suggérer un retour vers le passé, sur l’échelle de l’évolution humaine. La réalisation manufacturée des constructions l’indiquerait également.
La technicité et la rigueur scientifique mises en œuvre ont cependant permis la réalisation d’objets architecturaux minimalistes aux accents futuristes. La géométrisation des éléments en trois dimensions et la parcellisation triangulaire des territoires dessinés sont aussi le signe de connaissances spatiales acquises à la période contemporaine.
Peut-être ce monde est-il alors parallèle au nôtre ? Les modules et objets exposés seraient les reliques d’autres coutumes et croyances, les souvenirs de voyage de l’artiste dans une terra incognita mais bien réelle, que nous tentons désespérément d’adapter à notre propre contexte et de comprendre selon une grille de lecture erronée. Penchez un peu la tête, faites un bond de côté et tout deviendra beaucoup plus clair.
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source: leventdesforetsorg
Ernesto Sartori loge dans l’obscurité d’un sous-bois une cellule composée de pans inclinés et colorés. Les triangles assemblés forment un jeu de cloisonnements praticables et fictionnels.
« Dans le monde imaginé par l’artiste, la complexité de l’exercice de géométrie côtoie la fantaisie des jeux enfantins. Le regard navigue sur un terrain jamais plat, et se heurte aux angles multiples et aux arrêtes aiguisées. Il glisse sur les pentes dangereuses, ou gravit les étages des modules empilés.
Ses oeuvres explorent les espaces praticables comme les zones à risques. Elles peuvent évoquer, en fonction de nos références, la mise en volume des peintures cubistes, la pixellisation ou l’atomisation à une échelle gigantesque, ou encore le passage à la 3D des livres illustrés ou des bandes dessinées. » Coline Miaihe