Evangelia Kranioti
Antidote
source: lille1tvuniv-lille1fr
De la matière à l’image virtuelle et des anciennes aux nouvelles technologies, Antidote est une installation interactive qui rapproche «tissage» et cinéma à travers le prisme du mythe. Ma recherche sur les débuts du cinéma, associée à mon intérêt pour l’évolution numérique des divers procédés du tissage, ont fait naître en moi l’idée d’un film brodé. Point de départ d’Antidote est la figure tutélaire de Pénélope, à la fois la plus illustre et énigmatique tisserande de la mythologie grecque. Mon intérêt pour cet archétype puise ses sources dans mes origines, mais aussi dans un projet personnel de longue haleine sur la vie et l’intimité des marins méditerranéens à travers le monde. Car c’est après avoir étudié le rapport de ces hommes à l’errance et la mémoire, que je me suis progressivement intéressée à leur double féminin — celui que j’ai vaguement reconnu sous les traits des épouses de marins, lors de mes voyages. Dans l’Odyssée, Pénélope tisse parce qu’elle sait que l’accès au mythos (discours des hommes), lui est d’emblée fermé. Sa toile constitue alors un langage essentiellement féminin, qui sonde le rapport au temps et surtout à la mémoire, sans cesse menacée. Mais quelle toile pourrait «tisser» une Pénélope contemporaine à l’ère numérique? Quel désir, quelle obsession, quelle histoire pourrait-elle raconter ? C’est bien à elle que ce premier film brodé est dédié, ainsi qu’au fantasme d’Ulysse : Une femme espère le retour d’un homme qu’elle n’a pas revu depuis de longues années. Elle cherche son visage parmi d’autres, l’imagine, essaye de le reconstituer à travers la trame de sa toile et celle de sa mémoire. Mais ce visage se transforme, lui échappe comme de l’eau à travers les doigts, tour à tour en vieillissant ou en rajeunissant, étant ni tout a fait le même, ni tout à fait un autre. Placée sous le signe de la métamorphose, cette oeuvre brodée est un long fondu enchaîné d’une série de visages de marins, rencontrés lors de mes périples. Ces portraits deviennent ainsi le fil qui lie cette fiction à moi-même et mes recherches antérieures. Production Le Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains Equipe technique : Guy Caudron (Arras Broderie Couture) : Broderie Marc Baudin (Gilbon & Coroller) : Construction Machine Tobias Muthésius : Construction Praxinoscope Louise Kalfon, Faye Mullen : Improvisation chorégraphique En partenariat avec Agnès b et la Maison Houlès
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source: galeriesator
Evangelia Kranioti is an greek-born visual artist based in France and working with film, photography and installations. She holds an LLB in Law from the Kapodistrian University of Athens and a BA Hons in Visual studies from the École nationale supérieure des arts décoratifs of Paris, where she also did a post-graduate research in
Experimental editorial design. She has recently graduated summa cum laude from the Fresnoy Studio national des arts contemporains in France, where she completed a
2-year audiovisual research and was awarded with the Analix Forever Prize as well as the Prize of Les Amis du Fresnoy for the two projects she has developed during her research. The recipient of many other scholarships and grants, she has received support from institutions such as : the J. F. Costopoulos Foundation, the Marc de Montalambert Foundation, the Mediterranean Center of Photography, the Cité internationale
des Arts of Paris, Capacete Rio de Janeiro, the FAAP Foundation São Paulo, and the Fonds de Dotation Agnès b. among others. She is represented by the Sator gallery in Paris and collaborates on a regular basis with the Galerie du Jour Agnès b. She is currently developping various new media projects as the recipient of the RUNWAY fellowship, awarded by Bipolar productions and Le Fresnoy.