highlike

Jason Dodge

The Mayor is sleeping

Jason Dodge   The Mayor is sleeping

source: caseykaplangallery

Born: 1969 in Newton, Pennsylvania
Lives and works in Berlin, Germany

EDUCATION

1996 MFA, Yale University School of Art, New Haven, CT
1992 BFA, Maryland Institute College of Art, Baltimore, MD
1991 Independent Study, Studio Art Centers International, Florence, Italy
1990 Independent Study, in association with Maryland Institute, Malawi, Africa
.
.
.
.
.
.
.
.
source: artspace

Born: 1969
Hometown: Newton, PA
Lives and Works: Berlin, Germany
Education: MFA, Yale University School of Art, New Haven, CT, 1996
BFA, Maryland Institute College of Art, Baltimore, MD, 1992
Independent Study, Studio Art Centers International, Florence, Italy, 1991
Independent Study in association with Maryland Institute, Malawi, Africa, 1990
Jason Dodge Bio

About The Artist

Typically involving small, subtle alterations to existing objects, the work of Berlin-based artist Jason Dodge may appear to be materially minimalistic, but its simplicity often belies a complex artistic process. Imbuing everyday objects with a poetic element through his conceptually-driven gestures—dispatching homing pigeons to carry off sentence fragments, for instance, and then displaying the ones that successfully returned—Dodge creates works that function as indexical traces of a larger narrative.

The lengthy titles of Dodge’s works often attest to the significance of process in his art: for instance, a seemingly simple bolt of fabric bears the title In Lubeck, Germany, Mariele Scholtz Wove a Piece of Cloth. She Was Asked to Choose Yarn the Color of Night and Equalling the Distance (12km) From the Earth to Above the Weather (2008)—describing the instructions that the artist gave the fabricator. Others are more elusive, their import revealed only after the viewer has explored the work more closely, as in Your Death, Submarine, Copper Pipes Connected to Water (2009), for which Dodge installed a copper pipe throughout the length of the gallery connected to the building’s water system, giving visitors the ability to flood the space by turning a valve.

Dodge’s work has been exhibited extensively, including in solo exhibitions at Kunstverein Dusseldorf, CAC Vilnius in Lithuania, and the Moderna Museet in Stockholm. His work has also been included in numerous group shows, including the 2012 Paris Triennale (curated by Okwui Enwezor), the 30th São Paulo Biennial (2012), The Workers at MASS MoCA (2011), Language of Less (Then & Now) at the MCA Chicago (2011), and The Quick and the Dead (curated by Peter Eleey) at the Walker Art Center (2009).
.
.
.
.
.
.
.
.
source: paris-art

La proximité des œuvres de Shinique Smith, leur débauche de coloris et de textures, la tendance invasive de ses sculptures textiles, renforcent encore le dépouillement caractéristique du travail de Jason Dodge, exposé dans la pièce voisine. Après l’exubérance visuelle de l’artiste américaine, l’espace frappe par son dénuement, résonne d’une absence contenue dans les objets mêmes − traces, signes et indices d’une réalité passée ou future mais toujours insaisissable dans le moment présent.

Ainsi les oreillers de The Doctors are Sleeping, disposés au sol, ne gardent que l’empreinte — donc le souvenir — du visage des dormeurs, suivant une attitude poétique qui consiste à évoquer plus qu’à montrer. Les noms des médecins ainsi portraiturés en creux, Axel et Annette Jung, font songer aux outils et aux théories psychiatriques, cures de sommeil et divans d’analyse?
Cynique?
L’œuvre est surtout un horizon de sens, fluctuant au gré du regardeur et du contexte de présentation, un horizon illimité de possibles. Et peut tout aussi bien prendre une couleur fantastique et/ou théorique.

Souvent les objets de Jason Dodge, puisés dans le registre de l’ordinaire, restent des énigmes. Note épinglée au mur, duo de corbeilles inachevées, chauffe-eau isolé de son réseau de distribution tout comme les deux aquariums qui en supportent le poids, ils masquent dans leur genèse une histoire, un affect, une présence difficile à déterminer.
Le processus, seul, nous permet de saisir au vol la singularité de l’objet, comme pour ces paniers tressés… par un aveugle (!), Ernst Hopf, à la force et à l’appréciation du toucher… Économe, épris de métaphore, Jason Dodge semble préférer l’expérience au voir.

S’il interroge le statut de l’objet contemporain et sa relation à l’homme, le substrat philosophique et émotionnel inscrit dans toute matérialité, Jason Dodge crée également des fictions formelles, aussi absurdes et inutiles que poétiques.
Dans un coin de la salle, discrète, une lampe en éclaire une autre, tandis que deux câbles électriques courent sur les murs en encerclant l’exposition d’une charge invisible mais légèrement bourdonnante. Il va même jusqu’à imposer le silence à des flûtes à bec, bouchées par du poison, non seulement muettes mais périlleuses car pouvant ôter la vie de celui qui se risque à y souffler… Ce qui confère une étrange morbidité à la musique (et à l’art).

Cet intérêt pour le sens caché des choses, cette sensibilité formelle travaillée par l’absence, rejoignent le travail de Félix Gonzales Torres. Comme chez lui, la nature minimale et conceptuelle de l’œuvre n’exclue pas l’émotion ressentie à sa rencontre.
Jason Dodge propose un territoire en apparence aride, mais qui contient en germe une fécondité sémantique et affective qui ne saurait être négligée par un passage trop rapide dans l’espace d’exposition. Restez, écoutez le silence, vous finirez par entendre le bruit de la mer.