Elisabeth Chojnacka
source:interludehk
I am sure you have seen popular culture caricatures of double-chinned, middle-aged chaps with fluffy powdered-wigs playing keyboard instruments producing a metallic sound? The instrument, of course, is the harpsichord and it has been around for a while. The earliest known reference dates back to the turn of the 15th century, but it really got popular in the 17th and 18th centuries. Essentially, the instrument produces sound by plucking a string via a clever mechanism attached to a piano-like key, hence the somewhat metallic and clanking sound. Composers and performers used it for solo keyboard music, but it also was an essential part of chamber music, orchestral music and of opera. The harpsichord saw incredible proliferation throughout Europe, but with the rise of the piano at the turn of the 19th century, it almost completely disappeared from the musical stage.
Surprisingly, the harpsichord made a comeback at the turn of the 20th century, when the instrument builders Erard and Pleyel introduced “new age” harpsichords for the Paris Exposition in 1889. Attracted by the characteristic harpsichord sound, composers gradually wrote in a distinct and modern musical style in which timbre became an important feature of the composition. And at the center of the reimagined instrument was the Paris-based Polish harpsichordist Elisabeth Chojnacka (1939-2017). Chojnacka recognized the importance of building a contemporary repertoire for the harpsichord, and she formed relationships with a group of composers who passed through Paris in the 1960s, 70s and 80s. Ligeti, Gorecki, Xanakis and Nyman were considered front-line composers of the avant garde, and in all, they composed roughly 100 works for her!
Chojnacka originally hailed from Warsaw but studied with the Belgian harpsichordist and composer Aimée van de Wiele, herself a student of the Polish-French harpsichordist Wanda Landowska, in Paris. In 1968 she won the famous Viotti Competition and permanently settled in France. Throughout her extensive international career she premiered works for harpsichord as both a soloist and with leading contemporary music ensembles frequently involving electronics. New music aside, Chojnacka also performed early music with the harpsichord slightly amplified in concerts. And all that without the powdered wig!
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source:nouvelobscom
A l’image de Frédéric Chopin, de Cyprian Norwid, d’Adam Mickiewicz, de Marie Sklodowska-Curie ou de Wanda Landowska, Elzbieta Chojnacka s’est rangée dans la magnifique cohorte de ces Polonais qui trouvèrent en France une seconde patrie. Ce dimanche 28 mai 2017, elle s’est éteinte à Paris après y avoir vécu l’essentiel de son existence dès l’aube des années 1960.
Dans Varsovie anéantie
Née le 10 septembre 1939 à Varsovie, ville qui allait être bientôt anéantie par la barbarie nazie, elle passe sa jeunesse, dès la guerre achevée, dans la capitale polonaise en reconstruction. Elle se forme au clavecin dans le cadre de l’Académie de Musique Frédéric Chopin, l’équivalent en Pologne du Conservatoire national de Musique et de Danse de Paris. Grâce à l’excellence de son travail qui lui vaut d’achever ses études en 1962 avec un prix de l’académie polonaise, elle peut se rendre Paris où elle suit l’enseignement de la célèbre claveciniste belge Aimée van de Wiele, l’une des actrices du renouveau du clavecin.
Elle inspire les plus grands compositeurs
Un premier prix d’interprétation au Concours international de Vercelli en 1968, un premier concert à Paris en 1970, ses premiers enregistrements de disques assoient rapidement la réputation de virtuose de celle qui est devenue Elisabeth Chojnacka en francisant son prénom. On loue la passion de son jeu, sa flamme, sa technique remarquable. Son extraordinaire engagement lui assure une position très en vue.
Mais c’est bientôt son travail de pionnière dans le domaine de la musique contemporaine qui va faire sa gloire. Si le clavecin a été détrôné par le piano dès la fin de l’Ancien Régime, s’il est désormais relégué dans un répertoire d’un autre temps, aussi magnifique soit-il, Elisabeth Chojnacka va user de tout son talent, de toute sa volonté, de toute sa ténacité pour lui conférer une vie nouvelle au cœur de la musique du XXe siècle. Sa virtuosité, sa personnalité, son éclat, soulignés par une impressionnante chevelure rousse qui contribue à son image de véritable lionne du clavier, séduisent bien des compositeurs. Elisabeth-Elzbieta se fait un point d’honneur à interpréter un nombre incalculable de créations pour le clavecin dont beaucoup sont écrites pour elle et lui sont dédiées par les plus grands maîtres. Elle les inspire et ils l’inspirent. C’est ainsi que naissent sous ses doigts fins et vigoureux des compositions de György Ligeti, Maurice Ohana, Luc Ferrari, Iannis Xenakis, Betsy Jolas, Maurizio Kagel, François-Bernard Mâche, Franco Donatoni, Henryk Gorecki, Michael Nyman… cinquante autres encore dont la liste serait interminable.
Des œuvres où les auteurs, subjugués par la virtuosité et poussés par la volonté farouche de celle qui va les créer, multiplient les difficultés dont la claveciniste va se jouer avec un diabolique talent.
Une nouvelle vie pour le clavecin
Elle offre ainsi une vie nouvelle au clavecin, donne des concerts dans le monde entier, enseigne à Varsovie comme à Salzbourg. Mais l’un de ses titres de gloire est aussi son travail remarquable avec la chorégraphe américaine Lucinda Childs.
Certes la collaboration de ces deux puissantes personnalités, commencée dans l’euphorie de la découverte, ne se déroulera pas sans heurts par la suite. Mais elle a donné naissance à toute une série de chorégraphies parmi les plus belles créées par Lucinda Childs et qu’Elisabeth Chojnacka, devenue directrice musicale de la compagnie de danse américaine, accompagnera sur scène au clavecin, non loin des danseurs.
Très attachée à la structure musicale comme à l’esprit des œuvres dont elle accompagne ses ouvrages, la chorégraphe avait entrepris son exploration de la musique contemporaine avec “Einstein on the Beach” où elle apparaissait au cœur de la mise en scène de Bob Wilson sur des compositions de Phil Glass. Et c’est avec une partition de Phil Glass encore qu’elle donnera naissance en 1979 à ce chef d’oeuvre absolu qu’est “Dance”. Mais si Lucinda Childs réussit aussi de magnifiques chorégraphies sur des ouvrages d’autres compositeurs américains comme John Adams ou Steve Reich, elle ignore tout alors de la création musicale européenne. C’est Elisabeth Chojnacka qui lui fait découvrir les plus brillants des compositeurs contemporains.
Dans la Cour d’honneur
Cela donnera naissance, dans les années 1990, à des chorégraphies aussi remarquables que “Rythm Plus”, créée sur des compositions de Gorecki, Ferrari, Horovitz en 1991 au Théâtre de la Ville, à Paris ; que “Oopha Naama” créée pour Charleroi Danse en 1993 ; que le magnifique “Concerto”, chorégraphie conçue sur la composition éponyme de Henryck Gorecki ou que “Kengir”, pièce née sur une partition de François Bernard Mâche et créée dans le cadre de la Cour d’honneur du palais des papes lors du Festival d’Avignon de 1995.
Jamais une collaboration aussi fructueuse n’aura été menée de nos jours entre une chorégraphe et une musicienne. Pour Elisabeth Chojnacka comme pour Lucinda Childs, ce travail en commun aura constitué une période faste. Mais si elle l’a été assurément pour ces deux artistes, elle l’aura été également dans l’histoire séculaire qui s’écrit entre la musique et la danse.
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source:limelightmagazinecomau
Polish harpsichord player Elisabeth Chojnacka (born Elżbieta) has died in Paris at the age of 77. Known for collaborating with contemporary composers like Ligeti, Gorecki, Xanakis and Nyman, she leaves the harpsichord repertoire richer by around 100 works.
Chojnacka was born ten days after the outbreak of World War II – on September 10, 1939 – in Warsaw where she went on to study, graduating from the Fryderyk Chopin Music Academy in 1962. Despite restrictions of movement across the Iron Curtain, she received permission to travel to Paris where she studied with the Belgian harpsichordist and composer Aimée van de Wiele, herself a pupil of Polish-French harpischordist Wanda Landowska.
In 1968, Chojnacka won first place in the Viotti Competition in Vercelli, after which she settled permanently in Paris and started out on a successful international career. Like Landowska – for whom Poulenc wrote his Concert Champêtre – and Van de Wiele before her, Chojnacka recognised the importance of building a contemporary repertoire for the harpsichord, but unlike her teachers she formed relationships with a group of composers, many of whom passed through Paris in the 1960s, 70s and 80s, and who at the time were considered very much the avant garde.
Key collaborators included György Ligeti (his Passacaglia Ungherese, Hungarian Rock, Continuum and the Ricercare – Omaggio a Frescobaldi), Henryk Gorecki (his Concerto for Harpsichord and Strings, Op. 40) and Iannis Xenakis (a long term partnership working with the Xenakis Ensemble that produced Komboï and Oophaa, both for Chojnacka and percussionist Sylvio Gualda, as well as Khoai for solo harpsichord).
With Gualda, she formed a duo and went on to commission works for both instruments from other composers. Chojnacka also premiered works for harpsichord, both as a soloist and with leading contemporary music ensembles (frequently involving electronics) from more than 80 composers, many of whom dedicated works to her, including Michael Nyman (his Harpsichord Concerto), Maurice Ohana, Franco Donatoni, Cristóbal Halffter and Ástor Piazzolla. She also played 20th-century repertoire by Poulenc, Betsy Jolas, Joseph Horovitz, de Falla, Roberto Sierra and even Scott Joplin!
Despite her focus on new music, she also played early music in concert, although she has a distinct preference for performing with the harpsichord slightly amplified.
A noted pedagogue, she taught at the Mozarteum University in Salzburg from 1995. In 2003 she won the Grand Prix du Disque for Modern Music for her recording of works by Maurice Ohana.
Elisabeth Chojnacka died on May 28, 2017.