jean-françois boclé
source: saatchigallery
Jean-François Boclé’s metaphorical installations propose a wasteland in which the ruins of civilisation are shored against its discontents. The artist’s alchemical process involves bringing everyday objects into a network of relations, highlighting dialectics such as capitalism and consumerism, privilege and injustice, and so forth. His playful appropriations and gestures are rooted in the question of postcolonial consciousness and collective history. Bananas inscribed with political text, animated chocolate drawings, blown up carrier bags, and flattened cardboard boxes, become devises for the communication of historical narratives. Inevitably, they become infected by a multiplicity of meanings and associations with the introduction of the final component: an audience.
Born in Fort-de-France, the administrative capital of Martinique, Boclé left the country in exile as a teenager. The notion of creolisation that defines the geographic and intellectual character of the Antilles is central to the artist’s exploration of history. The transnational, interracial and cross-cultural implications of colonialism form the bases of Boclé’s multidisciplinary practice. Toxicity, as it relates explicitly to global climate change, but also to the environmental racism of colonial Europe set the stage for the artist’s interrelated references. Childhood memories plagued by feelings of displacement become rooted into a grand narrative of hybridisation and post-colonial identity.
In his large-scale installations (Tout doit disparaître! /Everything Must Go, 2004) a sea of blue plastic bags form an abyss, a quasi-memorial to lives lost at sea during the transatlantic slave trade. The ubiquitous plastic bags of supermarket checkouts become air inflated, supplied with oxygen to symbolise the priceless commodity that is life itself. His inverted monument signals what has been lost over the course of histories exchange, the quantity of bags channeling a symbolic force. Art becomes a stand in for an act of disappearance, the installation a site of loss beyond memory, making visible that which is unrepresentable.
The sensorial capacity of Boclé’s installation is a product of its pluralism; which exists within a spectrum of different and confused meanings. The theory of creolisation, as pertinent to the artist’s own personal biography as it is to today’s art production, remains fixed to literary theorist Edouard Glissant’s “idea of an ongoing process capable of producing the identical and the different”. Boclé’s recapitulation of the colonial narrative is one where dehumanisation is translated into familiar art objects that find their ultimate paradox at sea, where the waves of the old, the new, and the global meet.
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source: jeanfrancoisbocle
Jean-François Boclé est né en 1971 en Martinique où il vécut ses quinze premières années. Il est basé à Paris. Après des études de Littérature Moderne à l’Université Panthéon Sorbonne, il a suivi entre 1992 et 1998 une formation à l’ENSBA École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de paris précédée d’une formation à l’ENSBA École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Bourges.
On a vu son travail, entres autres, à la Saatchi Gallery (2015, Londres), à la Philharmonique de Paris / Cité de la Musique (2013, Paris), au National Museum of World Culture (2013, Stockholm), au Queens Museum (2012, New York), au KAdE Kunsthal (2012, Hollande), au Royal Museum of Central Africa (2011, Tervuren, Belgique), au Museo de Arte Contemporaneo de Puerto Rico (2011, San Juan), à la Grande Halle de la Villette (2009, Paris), à l’École des Beaux-arts de La Cambre (Bruxelles, 2009), au Museo de Arte Contemporaneo du Panamá (2009), au BildMuseet (2008, solo show dans les 1000 m2 du musée, Umeå, Suède), au FRAC Champagne-Ardenne (2006), ou encore au Centre d’Art Contemporain Le Parvis (2005, Ibos).
Jean-François Boclé participe régulièrement à des Biennales internationales comme la Bienal 43 Salón (inter)Nacional de Artistas (2013, Medellín, Colombie), la XIème Bienal de la Habana (2012, Cuba), la 1ère Encuentro Bienal di Caribe (2012, Aruba), la 8ème Bienal do Mercosur (2011, Porto Alegre, Brésil), la XXXIème Bienal de Pontevedra (2010, Espagne), la Xème Bienal de la Habana (2009, Cuba), et la 1ère Biennial of Thessaloniki (2007, Grèce).
Son travail a été exposé lors du Festival international de sculpture contemporaine Escaut Rives, dérives (2011, France et Belgique) ou encore au 3ème Festival Mondial des Arts Nègres – FESMAN (2010, Dakar, Sénégal).
Il est régulièrement invité à des résidences d’artiste, à Aruba (2016), Curacao (2011, IBB), en République de Maurice (2007, Triangle art Trust), en Martinique (2006, Drac et Académie Martinique), en Colombie (2005, Mapa Teatro/Laboratorio de Artistas, Bogotá), ou en Italie (2005, IFF-Palazzo Lenzi, Florence).
En 2010, il est présent en Solo Project lors de la Foire d’Art Art Brussels (Belgique), ou dans des Foires comme (e)merge (2014, Washington, USA), Volta Basel (2014, Suisse), Volta NY (2014, USA), Context Art Miami (2012, USA), Scope New York (2012, USA), et Art Brussels (2010/2011).
Jean-François Boclé est représenté dans des collections comme la Saatchi Collection.
Jean-François Boclé développe depuis la fin des années 1990 une démarche artistique se déplaçant sur un large spectre de médiums : installation, peinture, sculpture, intervention dans l’espace public, performance, écrit, vidéo, photographie.
Le travail de Boclé nous parle de toxicité. Toxicité des partages du monde, de Tenochtitlan, Valladolid, Utrecht, Berlin, Versailles, Yalta, à Davos, toxicité d’une Histoire et d’une mémoire bien longtemps écrite par les seuls vainqueurs, toxicité d’une toujours Très Sainte Marchandise1 reléguant dans un même mouvement Homme et Nature, ou encore toxicité des transits, voyages et naufrages contemporains.
Sur l’autre rive d’un paradigme qui le questionne depuis ses débuts, il nous parle de l’émerveillement de l’invention d’un Nous, émerveillement de la Relation. Cette vibration bipolaire, entre le dé-colonial Frantz Fanon et le Glissant de la Poétique de la Relation, celle qui agite son Île démesure1, est entendue comme lieu de l’atteinte. L’atteinte du côté des contactes toxiques et l’atteinte du côté de la perméabilité à l’autre. «La Martinique, la Caraïbe et l’Amérique, là où l’Atlantique s’est noyé, sont mon laboratoire. C’est de là que je pense. Nous n’avons pas l’Histoire si courte, elle touche à la démesure. Démesure de cinq siècles de tragédies coloniales et de trauma des anciennes frontières du monde. Quand je vais à Fort-de-France, Cali, Santo Domingo ou New York, je suis autant baigné dans la permanence de certains rapports de pouvoir issus de la dite Encuentra que dans ce Nous caribéen et américain. Ces siècles de brassages d’Histoires et d’histoires sont la gestation du Nous que l’on entrevoit dans nos actuelles tectoniques planétaires».1
Pour Jean-François Boclé «l’artiste raconte incessamment autre chose, il est là-ailleur. Là-ailleurs, parce que cela déborde, parce que l’espace même échappe, parce que la transe restitue, sépare, rassemble et éloigne»1. Ponte de Pino Pascali, ou les Parangolés du Brésilien Helio Oiticica ont eu très tôt ce pouvoir sur lui.
Sa pratique se déplace régulièrement hors des frontières des arts visuels. Depuis 2004 Boclé et le compositeur de musique contemporaine Thierry Pécou développent une collaboration qui décloisonne arts visuels et musique contemporaine. L’un des modes que prend ce travail est Outre-Mémoire, un mémorial visuel et sonore sur le “Black Atlantic”, projet auquel le pianiste classique Alexandre Tharaud s’associa dès ses début et qui fut présenté en Europe et Amérique du Sud de 2004 à 2013. Autre collaboration avec Pécou, Chut des Hommes tombent! (2007), un duo pour clarinette et cartographie abordant la tragédie des migrants qui sombrent en mer Méditérannée.
Dans la même nécessité pour l’artiste d’être pensé par le déplacement, il inscrit régulièrement sa pratique dans le champ du travail social. Durant une année, en 2001, il intervient à la Maison d’arrêt du Val d’Oise auprès d’adolescents âgés de 13 à 18 ans mis en détention, en 2002 avec un psychosociologue clinicien auprès de personnes vivant avec le vih-sida au Burkina Faso, ou encore pendant près de cinq ans (2002-2007) auprès d’enfants d’un quartier défavorisé du Nord de Paris dans le cadre d’une institution associant psychanalystes, juristes, et artistes.