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YUE Minjun

Ю Минджун
岳敏君
יואה מינג’ון

The Sun

YUE Minjun   The Sun

source: eternal-optimist

An artist emblematic of a generation profoundly marked by the history of contemporary China: laughter as an outlet. Born in 1962 in the city of Daqing in the Chinese province of Heilongjiang, Yue Minjun first took up painting as a hobby. He went off to study art at the Normal University in Hebei Province in 1985 and then joined the artistic community in Yuan Ming Yuan, a village near Beijing, in the early 1990s. It was there that he started to define his style and to sketch out the contours of what would become his main theme: laughter. In addition, Yue Minjun came to be seen as one of the leading representatives of “Cynical Realism,” a new art movement that emerged in the early 1990s. Affected by a social situation different from the one of the 1980s, as well as by the opening up of the Chinese economy to the world market, young artists broke away from the “Socialist Realism” and the avant-gardes. They offered a more caustic and less idealistic vision of their society. “That’s why the act of smiling, laughing to mask feelings of helplessness has such significance for my generation” 1, says Yue Minjun about his beginnings as an artist.
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source: exponaute actuartorg

Né en 1962 à Daqing, dans la province de Hei Long Jiang en Chine, Yue Minjun peint d’abord en amateur, avant de partir étudier l’art en 1985 à l’École normale de la province du Hebei. C’est dans la communauté d’artistes du village de Yuanmingyuan, près de Pékin, au début des années 1990, qu’il commence à définir son style ainsi que les contours de son principal sujet : le rire. Au même moment se développe un nouveau courant artistique dont Yue Minjun a souvent été considéré comme un des principaux représentants, le « réalisme cynique », né au debut des années 1990.

Marqués par un climat social tout à fait différent de celui des années 1980, et par l’ouverture de l’économie chinoise au marché mondial, ces jeunes artistes rompent à la fois avec le « réalisme socialiste » et avec les avant-gardes. Ils portent un regard plus acerbe et moins idéaliste sur leur environnement : « C’est pour cela que le fait de sourire, de rire pour cacher son impuissance a [une grande] importance pour ma génération 1. » dit Yue Minjun en parlant de ses débuts.

la Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première grande exposition européenne consacrée à Yue Minjun. Une occasion unique de découvrir le travail de cet artiste chinois aujourd’hui reconnu et dont la célébrité contraste avec la grande discrétion. Revisitant les codes du grotesque par une iconographie haute en couleur et hantée de personnages au rire énigmatique, son oeuvre porte un regard ironique et désabusé sur le contexte social de la Chine contemporaine et sur la condition humaine dans le monde moderne. À travers près de 40 tableaux issus de collections du monde entier, ainsi qu’une multitude de dessins encore jamais montrés au grand public, l’exposition dévoile l’esthétique singulière et complexe d’une oeuvre qui se dérobe à toute interprétation.

Autoportraits : un même éclat de rire lancé à la face du monde.

Ainsi, les visages peints ou sculptés qui parcourent l’oeuvre de Yue Minjun, la bouche béante et les yeux fermés, conservent-ils dans leur extravagance la fixité de masques impénétrables. « Ce rire stéréotypé fait écran à toute quête d’intentionnalité, il dresse un mur, interdit le dedans, bloque toute sensibilité, écrit François Jullien dans le catalogue publié à l’occasion de l’exposition. Il affiche, sous son explosion à répétition, qu’il ne peut rien y avoir à communiquer 2. »
Ces portraits, d’abord inspirés des amis de l’artiste, se fondent peu à peu dans un seul et même visage, celui de Yue Minjun, apparaissant dès lors comme autant de miroirs reflétant ce que chacun veut y voir : une caricature de l’uniformisation de la société chinoise, un moyen de survivre dans un monde devenu absurde, ou une simple forme d’autodérision de la part de l’artiste. La reproduction de ce rire se révèle dans le même temps source inépuisable de possibles graphiques, les mêmes personnages aux traits immuables et stylisés occupant seuls la toile ou se démultipliant à l’infini.
Mises en scène de façon caricaturale, cocasse, poétique ou tragique, ces étranges figures héritent des codes de certains dessins animés où tout semble possible et où l’absurde devient norme.

Au-delà d’une stricte catégorisation, Yue Minjun déploie dans ses tableaux une esthétique qui lui est propre – déroutante et d’une grande diversité, à la manière d’un scénario au déroulé secret. S’y côtoient les hauts lieux publics de la Chine, voitures de marque, avions et dinosaures, ou encore les références à l’imagerie populaire chinoise et à l’histoire de l’art, en des jeux d’assemblages et d’associations d’images où l’artiste se laisse une liberté d’exécution totale et où chaque signe reste ouvert à l’interprétation.

Ainsi l’artiste brouille-t-il comme à plaisir les repères dans le tableau The Execution, inspiré de La Mort de l’Empereur Maximilien de Mexico d’Édouard Manet (1868) dont tous les protagonistes sont remplacés par des personnages souriants, avec au second plan une évocation directe de l’enceinte de la Cité interdite. De même, dans la série évoquant la question de l’absence dans l’image, il reproduit à l’identique les tableaux des grands maîtres de la peinture occidentale et chinoise, en les vidant de l’ensemble de leurs personnages. Ne subsiste que le fond, véritable décor de théâtre désert révélant des paysages lunaires et des architectures surprenantes ou méconnaissables. Face à cette capacité de variation infinie, le visiteur se perd dans un jeu aussi dépourvu d’issue que les immenses paysages labyrinthiques de l’artiste. C’est là que résident toute la force et la subtilité d’une oeuvre qui n’a cessé d’évoluer depuis les années 1990.

Entre répétition et variation, chaque tableau acquiert une résonance au sein d’un ensemble dont la puissance visuelle hors du commun est révélée par le regroupement, pour la première fois dans un même espace, de ces oeuvres aussi mystérieuses que dérangeantes.
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source: visionaryartistrymag

Next to the hyper saturated skin tones, the grin appears. You can’t just glance over the grin and move on to the next thing, this image holds you. The perfect teeth are spread wide across the canvas and the grin lingers. And you’re left wondering like Alice after an encounter with the cheshire cat. Is it ok to smile? Am I missing something cynical behind that grin? A much darker feeling comes over and that might be the reason why Yue Minjun’s work has been incorrectly labelled a part of the “cynical realist” movement – because we just don’t know what else to do with it.

“I’m actually trying to make sense of the world. There’s nothing cynical or absurd in what I do,” the artist said with the New York Times.

Born in 1962 in China’s Heilongjiang Province, Yue is now based out of Beijing. He graduated from Hebei Normal University in Beijing in 1989, right amongst the student led protests and massacre at Tiananmen Square. Students gathered in light of China’s emerging pro-democracy movement. Demanding free speech and free press, students set up camp for two weeks in Tiananmen Square. However, late night on June 3rd and into the morning of June 4th, the army attacked these unarmed civilians. The entire world watched as the assault finally came to a bloody end. To this day, there are still no exact numbers for civilians injured and killed. The tragedy at Tiananmen Square rocked China as well as the rest of the world.Yue was also affected by this event and decided that he wanted to create his own form of art. He wanted his social life and social environment to meet in his art work.
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source: cartoonblues

Ю Минджун (Yue Minjun), родился в 1962 году на севере Китая в провинции Хэйлунцзян (Heilongjiang), живописи обучался в Пекинском педагогическом университете (Beijing Normal University), который окончил в 1989 году, в тот год, когда в июне произошло кровавое подавление студентов-демонстрантов на площади Тяньаньмэнь.

Своими находками Ю обязан памяти о тех картинах и плакатах в советском стиле времен Культурной революции, где обычно были изображены счастливые и смеющиеся люди. “Но интересно то, что изображенное на этих плакатах было противоположностью действительности того времени”, – говорит госп. Ю. Он объясняет, что его улыбки это опыт пародии на те плакаты.
А так как это автопортрет, то непременно и пародия на самого себя, добавляет.
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source: bund18

岳敏君1962年出生于中国黑龙江省大庆市。早期,他只是一个绘画爱好者。1985年,岳敏君考入河北师范大学美术系。九十年代初,他来到北京附近的圆明园画家村。正是在那里,他开始确立自己的风格,并以“笑”作为他的主题。就是那一时期,中国艺术界出现了一个新的艺术流派——玩世现实主义,而岳敏君通常被视为这一流派的代表人物之一。受到与八十年代完全不同的社会气候、以及中国经济向世界开放的影响,这些年轻的艺术家们与“社会主义现实主义”及“前卫艺术”决裂,他们用更加辛辣尖刻的目光看待现实,从而褪去了理想主义的色彩。谈到自己的创作时,岳敏君坦言:“當然我都希望改變,但無力改變,只能用笑來面對”。

岳敏君绘画和雕塑作品中的人物总是千篇一律地咧开嘴巴,双目紧闭。这些面孔在他们怪诞的举止中保持着固定而无法穿透的面具。正如弗朗索瓦·朱利安(François Jullien)在本次展览的展品目录中所言:“这刻板的笑阻挡了所有的意向性的探求,它树起一面墙,禁止入内,阻断任何感觉。在轮番重复后,它表明不可能传递任何东西。”岳敏君在早期作品中的肖像首先是描绘他的朋友们,而后这些肖像渐渐融为一张同样的脸:岳敏君本人的脸。从此,这些肖像如同无数面镜子,每个人从中看到他们想要看到的东西:中国整齐划一的社会的漫画像,或是荒诞世界里存活下去的方法,又或者仅仅是画家自嘲的一种方式。对这种“笑”的复制同时也是一种用之不绝的图像之源,同一人物的夸张而不变的脸孔可以独占整个画布,也可以将它们复制排列至无限多。无论它们以漫画的手法,滑稽的手法,诗意的手法还是悲剧的手法出现,这些奇特的形象延续了某些动画片的规则。在这里,荒诞变成了正常,一切似乎变得皆有可能。
超越“玩世现实主义”:一种暗藏玄机的审美。
人们习惯将岳敏君的作品归入“玩世现实主义”。然而在这种分类之下,岳敏君的作品又展现出自己的特色,它既扑朔迷离又具复合意义,这是一种暗藏玄机的审美。它涉及中国的公共圣地、品牌汽车、飞机和恐龙,又涉及中国民间图像和艺术史,或者对各种形象游戏性的拼合。在这些组合游戏中,艺术家放任自己随意地进行拼接,而其中的每一个符号都可以进行多重阐释。在画作《处决》中,画家似乎随意打乱了其中的标记。这幅作品灵感源于爱德华·马奈1867年的作品《处决墨西哥皇帝马西米连诺》。但是,《处决》中的所有角色都被大笑的人物替代。在《无人的风景》系列中,岳敏君复制了中外大师的作品,但清空了其中的人物,只留下难以辨认的荒凉布景,变成出人意料的结构或月球景色。面对这些无限延伸的多样化,观众仿佛迷失在那没有出口的迷宫游戏之中。这正是自九十年代以来不断发展的岳敏君作品的力量和机敏所在。