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BORIS CHARMATZ

MAGMA

source: youtube

Ten years after Herses (une lente introduction), dancer and choreographer Boris Charmatz made this film version of his performance, for which he chose to leave out the original music score. Slowly moving bodies knotted together extricate themselves one by one.
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source: borischarmatz

Avant d’être danseur, B.C. était joueur de ping-pong. Entré à l’École de Danse de l’Opéra de Paris il en a conservé le jeu des vitesses et l’art de la feinte. Il commence à danser avec Régine Chopinot (Ana et Saint-Georges), puis rejoint Odile Duboc pour 7jours/7villes, Projet de la matière et Trois Boléros (1996). Une version ralentie de son duo-boléro avec Emmanuelle Huynh sera présentée lors de l’inauguration du Musée de la danse, 13 ans plus tard.

Donc B.C. est danseur. Dimitri Chamblas aussi. En 1992, ils fondent l’association edna. A bras-le-corps (1993) est le nom de leur première pièce ; c’est également leur manière d’attraper la danse. Dans Les Disparates (1994), une sculpture de Toni Grand les accompagne, sans danser. Elle pèse 600 kilos. Au fil de ses projets, des choses, souvent, dansent malgré elles : des notes, des mots, des machines. Avec Aatt enen tionon (1996), il signe une pièce verticale avec des lettres en trop. herses (une lente introduction) (1997), réunit cinq danseurs assez nus ; un violoncelliste ponctue la pièce, sur une musique d’Helmut Lachenmann. En 1999, il pose trois mots – Con forts fleuve – et des jeans sur la tête des interprètes, pour que la danse s’avance sans visage. Dans héâtre-élévision, elle est sans scène et sans T. Le corps est dans un téléviseur qui est dans un théâtre. Il est aux mains d’une machine pour régi (2006) : la machine régit les actions de Julia Cima et B.C., et Raimund Hoghe régit la machine. En 2008, La danseuse malade est l’actrice Jeanne Balibar, ou Tatsumi Hijikata, fondateur du butoh – ou les deux. Leur « poitrine est encombrée des épaves de l’époque ». B.C. est un camion, ou dans un camion, ou les deux.

D’ailleurs, B.C. est danseur. Il invente des cadres et y dépose des idées. Angèle Le Grand aussi. Sous leur impulsion, l’association edna devient un dispositif de recherche et une boîte à outils : edna organise le programme Hors-série (La chaise et Visitations de Julia Cima, Jachères de Vincent Dupont), des installations qui tournent, comme Programme court avec essorage, des résidences insolites (Ouvrée – artistes en alpages) ; edna produit des idées, des évènements, des films (Les Disparates de César Vayssié, Horace Bénédict de Dimitri Chamblas et Aldo Lee). De 2002 à 2004, B.C. élargit le cadre d’une résidence au Centre National de la Danse à Pantin, et active le projet Bocal – une école nomade et éphémère, pour transmettre sans maître. edna, Bocal, puis le Musée de la danse : chacun de ces cadres est l’occasion d’ouvrir les manières de produire, de transmettre et de penser la danse.

En effet, B.C. est danseur. Avec Isabelle Launay, il cosigne Entretenir/à propos d’une danse contemporaine (Centre national de la danse/ Les Presses du Réel/ 2003). « Je suis une école », paru aux éditions Les Prairies Ordinaires est un livre-laboratoire signé au nom de beaucoup. Dedans, il y a Bocal, Roland Barthes, des partitions, des citations, et des écoles en devenir.

B.C. est aussi danseur. Il improvise régulièrement avec Saul Williams et sa voix, Archie Shepp et son saxophone, Médéric Collignon et sa trompette, ou encore Steve Paxton. Quand il n’improvise pas, il est également interprète pour Odile Duboc, Fanny de Chaillé, Pierre Alféri et Meg Stuart.

Depuis 2009, B.C. est danseur. Avec des objets, des corps, des lieux, des archives. Nommé directeur du centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, il le transforme en Musée de la danse. Le Musée de la danse est un lieu et une idée : un espace qui peut se déplacer (éditions d’expo zéro à Saint Nazaire, Singapour, Utrecht, New York), et une idée pour abriter du temps (préfiguration), des débats (expo zéro, sessions poster), des expositions (héliogravures), des écritures et des voix (rebutoh), des performances, des projections, des discussions (Grimace du réel), et parfois même, des œuvres (Service commandé, expo brouillon).

Mais surtout, B.C. est danseur. 50 ans de danse, son avant dernière pièce, traverse l’œuvre de Merce Cunningham à toute vitesse. Activée par des danseurs, des amateurs ou des étudiants, elle peut changer de nom (Roman Photo, Flip Book) sans changer de forme. En 2010 au TNB, Rennes, B.C. a présenté Levée des conflits, une chorégraphie qui change de forme sans bouger, et qui bouge sans changer de forme.

B.C. était aussi l’artiste associé de l’édition 2011 du Festival d’Avignon et y a notamment présenté sa dernière création enfant, pièce pour 26 enfants, 9 adultes et 3 machines.
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source: borischarmatz

Before becoming a dancer, Boris Charmatz was a table tennis player. Having entered the Dancing School of the Paris Opera, he has kept the game of speed and the art of feint. He begins dancing with Régine Chopinot (Ana and Saint-Georges), then joins Odile Duboc for 7jours/7villes, Projet de la matière and Trois Boléros (1996). A slow motion version of his duo-bolero with Emmanuelle Huynh will be presented for the prefiguration of the Dancing Museum, 13 years later.

So B.C. is a dancer. Dimitri Chamblas too. In 1992, they founded the association edna. A bras-le-corps (1993) is the title of their first play; it is also their way of catching dance. In Les Disparates (1994), a sculpture by Toni Grand appears next to them, without dancing. It weighs 600 kilos. Following his projects, things, often, dance in spite of themselves: notes, words, machines. With Aatt enen tionon (1996), he signs a vertical play, with too many letters. herses (une lente introduction) (1997), assembles five rather naked dancers; a cello player punctuates the play, on a musical score by Helmut Lachenmann. In 1999, he puts three words – Con forts fleuve – and jeans on his interpreters’ heads, for the dance to move forward faceless. In héâtre-élévision, it is without stage and without T. The body is inside a television when it is inside a theatre. It is in the hands of a machine for régi (2006): the machine manages the actions of Julia Cima and Boris Charmatz, and Raimund Hoghe manages the machine. In 2008, La danseuse malade is actress Jeanne Balibar, or Tatsumi Hijikata, founder of Butoh – or both of them. Their “chest is congested by the wreckage of the times”. B.C. is a truck, or inside a truck, or both.

Besides, B.C. is a dancer. He invents frames and puts ideas inside them. Angèle Le Grand too. Under their impulse, the association edna becomes a device for research and a tool box: edna organizes the programme Hors-série (La chaise and Visitations by Julia Cima, Jachères by Vincent Dupont), touring installations, like Programme court avec essorage, strange residences (Ouvrée – artistes en alpages); edna produces ideas, events, films (Les Disparates by César Vayssié, Horace Bénédict by Dimitri Chamblas and Aldo Lee, Une lente introduction by Boris Charmatz). From 2002 to 2004, Boris Charmatz widens the frame of a residence at the Centre National de la Danse in Pantin, and stimulates the project Bocal – a nomadic and ephemeral school, to pass on without a master. edna, Bocal, then the Dancing Museum: each one of these frames is the chance to open up the ways of producing, of passing on, and of reflecting about dancing.

Indeed, B.C. is a dancer. With Isabelle Launay, he writes Entretenir/à propos d’une danse contemporaine (Centre national de la danse/ Les Presses du Réel/ 2003). “Je suis une école” (“I Am a School”), published by Les Prairies Ordinaires, is a laboratory-book signed in the name of many. Inside, one finds Bocal, Roland Barthes, musical scores, quotations, and schools in development.

B.C. is also a dancer. He improvises regularly with Saul Williams and his voice, Archie Shepp and his saxophone, Médéric Collignon and his trumpet, or also Steve Paxton. When he doesn’t improvise, he is also an interpreter for Odile Duboc, Fanny de Chaillé, Pierre Alféri and Meg Stuart.

Since 2009, B.C. is a dancer. With objects, bodies, places, archives. Appointed director of the Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, he transforms it into a Musée de la danse. This Dancing Museum is a place and an idea: a space that can travel around (editions of expo zéro in Saint Nazaire, Singapour, Utrecht), and an idea to protect from time (préfiguration), debates (expo zéro), exhibitions (héliogravures), writings and voices (rebutoh), performances, screenings, discussions (Grimace du réel), and sometimes even, works (Service commandé, expo brouillon).

But above all, B.C. is a dancer. 50 ans de danse, one of his most recent play, crosses the works of Merce Cunningham at full speed. Activated by dancers, amateurs or students, it can change names (Roman Photo, Flip Book) without changing shape. In 2010, at the TNB, Rennes, B.C. presented Levée des conflits, a choreography that changes shape without moving, and that moves without changing shape.

B.C. was also the Associate artist of the 2011 Festival d’Avignon, where he presented, notably, his latest creation enfant (child), a piece for 26 children, 9 adults, and 3 machines.