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ZILLA LEUTENEGGER

ZILLA LEUTENEGGER 22

source: kultur-onlinenet

Die Schweizer Künstlerin Zilla Leutenegger (*1968 in Zürich) verbindet Wandmalerei, Zeichnungen, Objekte und Videoprojektionen zu raumgreifenden Installationen und Lichtbildern. Die Arbeiten überraschen durch ihre spielerische Leichtigkeit. Oftmals reichen wenige schwungvoll aber prägnant gesetzte Striche aus, mit denen sich Leutenegger ihre eigene Welt erschafft.

In skizzenhaft angedeuteten Räumen begegnet uns immer wieder das Alter Ego der Künstlerin: die Kunstfigur Zilla. Sie ist die alleinige Protagonistin, mit der sie unterschiedliche Rollenmuster und Identitäten erprobt. Kindheitsträume und Fantastisches finden hier ebenso ihren Raum, wie ganz alltägliche Situationen: Zilla, die Klavier spielt, die arbeitet oder nur ein Buch liest. Gerade die vordergründig banalen Tätigkeiten werden mit den Augen der Künstlerin zu Wahrnehmungsereignissen besonderer Art, die in der Lage sind, über das Hier und Jetzt hinauszuweisen und uns so in einen Zustand ästhetischer Erfahrung versetzen.

Viele Arbeiten kommen mit Ironie und einem hintergründigem Bildwitz daher. Andere sind von einer dichten Atmosphäre der Melancholie getragen, die auf etwas Abwesendes hindeuten. Sie erscheinen wie Momentaufnahmen, ohne Handlung oder Dramaturgie und doch ist in ihnen ein narrativer Kern enthalten, der von existenziellen Bedingungen und Möglichkeiten unseres Lebens zu erzählen weiß.
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source: spencerbrownstonegallery

Zilla Leutenegger was born in Zürich in 1968 and graduated from the University of Art and Design, Zürich in 1999. She has had numerous solo exhibitions, including shows at Studio Massimo de Carlo, Milan; and MAMCO, Musée d’art Moderne et Contemporain, Geneva. Her work has been included in group exhibitions internationally, including ICA, London; the New Museum, New York; and Centre pour l’image Contemporaine, Saint-Gervais, Geneva.
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source: moving-imageinfo

Swiss artist Zilla Leutenegger combines wall paintings, drawings, objects and video projections, creating space-oriented installations and images of light. Her works surprise with playful ease. Many are characterised by irony and subtle visual wittiness. Others reveal a dense atmosphere of melancholy, suggesting the absence of something. They appear as snap-shots without plot and dramaturgy and still contain a narrative core, which deals with the existential conditions and chances of life. (“Zilla Leutenegger: More than this”, Museum Weserburg, Bremen).
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source: paris-art

Zilla Leutenegger est une artiste suisse de trente-trois ans qui combine travail vidéo et travail graphique. Le résultat de cette combinaison porte le nom de “video drawings”. Le mélange des deux médiums produit un “dessin en mouvement”. L’effet graphique des compositions est très épuré, il se réduit à des lignes, à des contours. Le travail sur la bande vidéo aboutit à un style proche des dessins de Matisse ou des tableaux de Wesselmann, à la différence près qu’il s’agit d’une image animée, d’une image en mouvement.

Pourtant l’intérêt des œuvres ne réside pas dans cet effet. La matière vidéo saturée, grossière ou surexposée obtenue n’est pas ce qui prime dans les installations. A la limite, cette facture dessert le travail de l’artiste. L’impression visuelle rappelle les fonctions ” effets spéciaux ” des camescopes avec leur lot d’images pixelisées, irisées, mosaïquées etc. Avec cette comparaison en tête, le visiteur peut trouver le travail plastique au pire pauvre, au mieux équivalent à n’importe quel logiciel obsolète de traitement d’image. Si le travail graphique des ” video drawings ” semble être une fausse bonne idée, il faut au contraire parler de Leutenegger comme d’une artiste de la projection.

Dans Dream as Drawing (1999), une vidéo de deux minutes trente, un film est projeté sur un écran où les lignes du tableau animé se poursuivent sur la toile. La scène filmée est moyennement intéressante, elle représente une femme — l’artiste qui se met toujours en scène — en train de dormir. Mais la combinaison entre projection et prolongement de la vidéo sur le mur est ce qui donne de l’étoffe à l’installation. Grâce à ce procédé, l’artiste maîtrise son sujet autant que l’espace environnant. La possession du mur écran et par ricochet de l’espace d’exposition est une réussite. L’art de la projection devient ainsi un art environnemental.

C’est encore plus vrai pour une pièce plus récente comme Oh Mein Papa (2001). Cette projection vidéo de cinq minutes sur mur, s’accompagne, suivant l’espace disponible, de plusieurs moniteurs disposées dans la pièce, à même le sol. Le scénario est le suivant, un tractopelle enlève dans ses mâchoires d’acier une jeune fille — notre artiste — sur un fond digitalisé. Le passage entre le grand format mural et les petits écrans des téléviseurs se fait librement. Pareils à des esquisses, les écrans, par leur dimension réduite, sont des ” études ” du tableau final projeté. Récit central et histoires périphériques permettent l’élaboration d’un va et vient propice à la construction d’une séquence personnelle pour le spectateur.

Si la dimension graphique et picturale des œuvres nous semble éventée, il faut au contraire insister sur le ressort spatial des compositions. Rompant avec les expositions d’art vidéo où l’écran du téléviseur est un frein, Zilla Leutenegger brise les contraintes de la petite lucarne pour en faire l’objet d’un dispositif. Au même titre que les différents médiums qu’elle emploie, elle arrive à ponctuer ses œuvres de différents matériaux. Toutefois cette jeune artiste expérimente plus qu’elle ne donne des produits finis. Mais loin d’être un handicap, ce travail en devenir, en gestation, qui repose sur des thèmes et des constantes forts, a le mérite de proposer une approche nouvelle de la pratique vidéo.